Vincent Dedienne aux commandes du « Maillon Faible » : un rêve de gosse réalisé

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À 37 ans, Vincent Dedienne, comédien polyvalent et humoriste, s’apprête à prendre les rênes de l’émission culte « Le Maillon Faible » sur M6. Dans une interview pour La Tribune Dimanche, il se confie sur ce nouveau défi télévisuel, ses passions, son parcours, et son rapport à l’humour.

Un rêve de gosse devenu réalité

Passer de la scène au petit écran ? Pour Vincent Dedienne, animer « Le Maillon Faible » n’est pas une surprise, mais plutôt l’accomplissement d’une passion de jeunesse. Fasciné par ce jeu depuis longtemps, il raconte avoir échangé des VHS avec un fan néerlandais pour comparer les versions internationales du show. Pour lui, l’attrait du jeu réside dans son aspect « méchant » et percutant, un contraste avec la télévision généralement « bienveillante ». « C’est le seul programme où on dit aux gens qu’ils ne sont pas les bienvenus », s’amuse-t-il. Il promet un one-shot et se réjouit de concilier ses deux amours : le spectacle et les jeux de société.

Qu’il soit au théâtre, à la télévision ou au cinéma, Vincent Dedienne se considère avant tout comme un comédien. Sa curiosité l’amène à naviguer entre des mondes souvent opposés, de Télérama à Télé 7 jours, mais cela ne semble pas le déranger. Il revendique d’ailleurs un amour particulier pour les planches, où les journées intenses de répétition donnent sens à sa vie artistique.

Un humoriste comblé et bien dans sa peau

Contrairement à beaucoup de ses confrères, Dedienne affirme qu’il ne fait pas partie des humoristes « dépressifs ». Alors que la plupart sont, selon lui, rongés par l’anxiété et la mélancolie, il se déclare pleinement heureux dans sa vie professionnelle. « Mon métier me comble de joie », avoue-t-il, tout en plaisantant qu’il aimerait parfois être plus « rock’n’roll ». Il confie aussi avoir eu un rapport difficile à son physique dans sa jeunesse, mais être aujourd’hui plus en paix avec lui-même, grâce à son art et à ses expériences.

Dedienne évoque également les tensions actuelles autour de l’humour, citant l’affaire Guillaume Meurice pour souligner la complexité de faire rire dans un climat devenu très sensible. « On ne peut pas demander aux humoristes de faire rire et les abandonner à la première blague ratée », déplore-t-il. Quant à savoir s’il reviendra à la chronique régulière en télé ou radio, il reste prudent, estimant que « le parcours des humoristes est miné de tous les côtés ».

Un artiste sans nostalgie des origines

Adopté, Dedienne ne ressent pas le besoin de connaître ses parents biologiques. « Je n’ai pas besoin de savoir d’où je viens pour savoir où je vais », affirme-t-il, considérant que l’obsession des origines divise plus qu’elle n’unit.

Enfin, loin de toute fibre paternelle, il confie préférer les univers adultes aux enfants, qu’il trouve « pas encore opérationnels ». Pour lui, l’enfance était une période où il aspirait déjà à grandir et s’entourait d’amis partageant ce désir de maturité.

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