Vie chère en Martinique : Réduction de 20% sur les prix alimentaires, une crise toujours en cours

Un accord visant à réduire le coût des produits alimentaires en Martinique a été signé par l’État et divers acteurs économiques ce mercredi 16 octobre 2024, après plus d’un mois de mobilisation sociale contre la vie chère. Cet accord prévoit une baisse de « 20% en moyenne » sur les prix de 54 familles de produits alimentaires essentiels. Cependant, le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l’origine des manifestations débutées le 1er septembre, a refusé de signer le protocole, estimant que cette mesure est insuffisante.

Un protocole limité aux produits essentiels

Le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a annoncé l’accord après le septième round de négociations à Fort-de-France, impliquant des distributeurs (hypermarchés, supermarchés), des parlementaires, des représentants économiques, et d’autres acteurs locaux. Ce « protocole d’objectifs et de moyens » vise à lutter contre la vie chère dans une région où les prix alimentaires sont 40% plus élevés que dans l’Hexagone. La réduction des prix concernera une liste de 54 familles de produits essentiels, avec l’objectif de rendre la vie plus abordable pour les Martiniquais.

Pour parvenir à cette baisse, l’accord inclut des mesures structurelles sur les coûts d’achat et d’acheminement de 6 000 produits importés, ainsi qu’un engagement des grands distributeurs à réduire leurs marges. L’objectif est de rendre cette baisse durable, tout en assurant la survie économique des petites entreprises locales.

La colère du RPPRAC : « Tout l’alimentaire » doit être concerné

Le RPPRAC, dirigé par Rodrigue Petitot, a dénoncé cet accord, affirmant qu’il n’apporte pas une solution globale à la crise des prix. Le collectif réclame une réduction des prix pour « tout l’alimentaire », et non pour seulement une partie des produits. Petitot a exprimé sa détermination à poursuivre le mouvement jusqu’à ce que des concessions plus importantes soient faites. Le RPPRAC demande également la venue du ministre des Outre-mer en Martinique pour discuter directement des revendications.

Malgré la signature de l’accord, la tension reste vive sur l’île, où des blocages de routes et des barrages filtrants persistent. Les autorités ont prolongé le couvre-feu nocturne jusqu’au 21 octobre pour tenter de contenir les débordements de violence observés ces dernières semaines, comme les pillages et incendies.

Une sortie de crise incertaine

L’incertitude persiste quant à une issue rapide à cette crise. Selon Marcellin Nadeau, député du Nord de l’île, tant que le RPPRAC n’aura pas signé, la situation restera fragile. Bien que l’accord représente une avancée pour certaines parties, le mécontentement populaire et la poursuite des manifestations indiquent que la Martinique reste en proie à une profonde crise sociale.

L’avenir des discussions dépendra probablement de la capacité des autorités à répondre aux exigences du RPPRAC et à trouver un compromis satisfaisant pour tous les acteurs impliqués.

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