Vers une nouvelle ère politique au Royaume-Uni : les travaillistes en tête des sondages à l’aube des législatives

Entrevue 1

Le Parlement britannique a été officiellement dissous jeudi, préparant le terrain pour les élections législatives du 4 juillet. Ce scrutin est attendu avec impatience, car les sondages indiquent une possible fin de l’ère conservatrice, avec les travaillistes largement en tête.

Après 14 ans d’opposition, le Labour (centre gauche) semble en position de force. Keir Starmer, ancien avocat spécialisé dans les droits humains, est pressenti pour devenir le prochain Premier ministre. Incapable de contrer la chute de popularité de son parti, l’actuel Premier ministre Rishi Sunak a avancé les élections, initialement prévues pour l’automne. Cette décision, annoncée sous une pluie battante et marquée par une visite symbolique à Belfast, n’a pas eu l’effet escompté. Les sondages montrent toujours le Labour à 45 % des intentions de vote, contre 23 % pour les conservateurs.

La dissolution du Parlement élu en 2019 marque le début d’une nouvelle phase de campagne. 129 députés, dont 77 conservateurs, ont annoncé qu’ils ne se représenteront pas. Cet exode sans précédent reflète le désarroi au sein du parti au pouvoir, épuisé par des années de controverses autour du Brexit et des scandales politiques. Certains élus préfèrent se reconvertir ou passer plus de temps avec leur famille, face à une hostilité croissante du public.

Pour tenter de redresser la barre, Sunak mise sur les débats télévisés avec Starmer, le premier étant prévu mardi prochain sur ITV. Il cible principalement les électeurs conservateurs plus âgés en proposant des mesures comme un service national pour les jeunes de 18 ans et des baisses d’impôts pour les retraités.

De son côté, le Labour capitalise sur la lassitude du public envers les conservateurs et leurs querelles internes, ainsi que sur le déclin des services publics et les difficultés économiques récentes. Symbole du recentrage opéré par Starmer, le Labour a reçu cette semaine le soutien de 120 personnalités du patronat, autrefois opposées au programme de Jeremy Corbyn. Cependant, cette stratégie a été ternie par les critiques de Diane Abbott, une figure respectée de la gauche britannique, qui a dénoncé l’intention du Labour de lui refuser l’investiture pour des propos sur le racisme.

Ces élections législatives promettent donc un bouleversement politique majeur au Royaume-Uni, avec une possible victoire écrasante des travaillistes et une recomposition du paysage politique à Westminster.

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