Vers un retour de Jean-Luc Mélenchon en 2024 ? LFI prépare l’hypothèse

Entrevue 1

Alors que la procédure de destitution d’Emmanuel Macron qui n’a aucune chance d’aboutir approche, La France insoumise (LFI) se projette déjà vers l’éventualité d’une présidentielle anticipée. Sur Franceinfo, Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a exprimé sa confiance dans l’avancée de la procédure et estimé que Jean-Luc Mélenchon serait la meilleure option pour porter le programme du Nouveau Front Populaire (NFP) si une élection devait avoir lieu.

Bompard s’est réjoui du revirement du Parti socialiste, qui a récemment accepté de soutenir la procédure de destitution. « Un événement inédit sous la Ve République », a-t-il souligné. Toutefois, l’adoption finale du texte reste incertaine, nécessitant des soutiens au-delà de la gauche. Si cette destitution aboutit, cela ouvrirait la voie à une élection présidentielle anticipée. Bompard a alors précisé : « À cette étape, Jean-Luc Mélenchon est la personne la mieux placée pour porter le programme du NFP. »

Bien que Jean-Luc Mélenchon ait affirmé à plusieurs reprises vouloir laisser la place à une nouvelle génération de dirigeants, citant notamment François Ruffin, Mathilde Panot ou Manuel Bompard, l’instabilité politique actuelle pourrait le pousser à reconsidérer cette décision. Des figures influentes de LFI, comme Éric Coquerel, président de la commission des Finances, estiment que Mélenchon reste le candidat le plus capable d’unir la gauche sur un programme de rupture. Un récent sondage Ifop confirme que Mélenchon demeure le mieux placé à gauche, même si son score reste faible, autour de 10 %.

Des voix discordantes à gauche

Cependant, tous ne sont pas convaincus du bien-fondé d’une quatrième candidature de l’ancien ministre socialiste. François Hollande, sur RTL, a rappelé que Mélenchon n’a jamais atteint le second tour lors de ses précédentes tentatives et que le Parti socialiste devrait redevenir le premier parti à gauche. Le député François Ruffin, quant à lui, critique la stratégie de LFI, accusant le parti de se concentrer trop exclusivement sur les jeunes et les quartiers populaires.

Parallèlement, une figure émerge au sein du NFP : Lucie Castets. Cette haute fonctionnaire, présentée comme un visage unificateur, pourrait constituer une alternative à Mélenchon. Soutenue par des figures telles qu’Alexis Corbière et Clémentine Autain, Castets incarne, selon eux, une option moins clivante et plus capable de rallier une majorité.

Alors que l’incertitude politique continue de croître, LFI se prépare à toutes les éventualités, avec Mélenchon toujours en tête des pronostics, mais des tensions internes qui pourraient redistribuer les cartes.

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