Alors qu’Emmanuel Macron reprend ce lundi 9 décembre les consultations pour nommer un nouveau Premier ministre, le député non inscrit et ancien numéro deux des Républicains, Aurélien Pradié, plaide pour un gouvernement transcendant les clivages politiques traditionnels. Dans une interview au Parisien, il propose la formation d’un exécutif composé de patriotes de droite et de gauche autour d’un « pacte de reconstruction ».
Un appel à rassembler les forces républicaines
Aurélien Pradié estime que la seule voie possible pour sortir de l’impasse politique actuelle est de réunir « les forces politiques républicaines », excluant explicitement le Rassemblement National (RN) et La France Insoumise (LFI). Il appelle les « femmes et hommes de droite et de gauche » à travailler ensemble pour poser les bases d’un « nouveau pacte national ».
« Chez les socialistes comme les Verts, certaines personnalités doivent se détacher de LFI sur des questions fondamentales comme la laïcité, l’antisémitisme et le terrorisme », souligne-t-il. Pradié critique également la position récente de LFI sur la suppression du délit d’apologie du terrorisme, qu’il considère incompatible avec les valeurs républicaines.
Une feuille de route autour de trois priorités
Au-delà du choix du prochain chef du gouvernement, Aurélien Pradié insiste sur la nécessité de définir une feuille de route claire. Selon lui, trois axes prioritaires doivent structurer l’action du futur gouvernement :
- Réformer le système des retraites : Le député propose de consacrer l’année 2025 à des consultations nationales pour élaborer une nouvelle réforme en 2026. Il plaide pour un système basé sur la durée de cotisation plutôt que sur l’âge de départ, afin de stabiliser durablement les finances publiques.
- Lutter contre le narcotrafic : Pradié qualifie cette problématique de « menace numéro un » pour l’État et appelle à une mobilisation totale, sans distinction partisane, pour renforcer les moyens de lutte contre ce fléau.
- S’opposer au traité de libre-échange UE-Mercosur : Pour le député, ce traité constitue une menace pour la souveraineté démocratique, économique et alimentaire de la France. Il en fait une bataille symbolique de la défense des intérêts nationaux.
Aurélien Pradié envisage la formation d’un gouvernement resserré, composé de personnalités libres et audacieuses issues de différents horizons politiques. Il cite en exemple la collaboration entre Bruno Retailleau et un ministre de la Justice socialiste dans l’actuel exécutif comme une preuve que de telles alliances sont possibles en période de crise.
« Les marchandages politiques épuisent les Français. Il est temps de bâtir un gouvernement de reconstruction, à l’image de ceux formés après-guerre », affirme-t-il.
Les consultations reprennent à l’Élysée
Dans ce contexte, Emmanuel Macron entame une nouvelle série de consultations avec divers acteurs politiques. Après avoir rencontré les écologistes, les communistes et les élus du groupe Liot, il doit prochainement annoncer son choix pour succéder à Michel Barnier. Si le RN a été écarté des discussions, son président, Jordan Bardella, réclame néanmoins une audience à l’Élysée. À gauche, les socialistes, les écologistes et les communistes restent ouverts au dialogue, contrairement à LFI, qui refuse toute participation.
Le chef de l’État, confronté à des défis économiques et sociaux majeurs, pourrait-il opter pour un gouvernement d’union ? Les propositions d’Aurélien Pradié, en tout cas, illustrent la volonté de certains élus de dépasser les clivages partisans pour répondre aux attentes des Français. Reste à savoir si cette vision pourra se concrétiser dans les jours à venir.