Vers quelle France allons-nous ?

08 juillet, 2024 / Entrevue

Le second tour des élections législatives a été marqué par une surprise majeure : le bloc de gauche, réuni sous la bannière du Nouveau Front populaire, a obtenu une majorité relative à l’Assemblée nationale. Alors que le paysage politique demeure flou, plusieurs scénarios se dessinent quant à l’avenir gouvernemental de la France.

La démission du gouvernement Attal

Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il présenterait la démission de son gouvernement. Cependant, le président Emmanuel Macron peut refuser cette démission et demander à Attal de continuer à gérer les affaires courantes. Attal a déjà exprimé sa volonté de rester en fonction aussi longtemps que nécessaire.

Nomination du nouveau Premier ministre

Emmanuel Macron dispose théoriquement du pouvoir de nommer qui il veut comme Premier ministre. Toutefois, la situation politique actuelle et la logique des institutions suggèrent qu’il pourrait devoir désigner une personnalité issue du Nouveau Front populaire. Jean-Luc Mélenchon a revendiqué cette nomination pour une personnalité de La France insoumise, le parti dominant de la coalition. Les négociations entre les chefs des quatre partis de cette coalition sont en cours pour déterminer ce choix crucial.

Le rôle de la nouvelle Assemblée nationale

Les députés nouvellement élus se réuniront de plein droit le deuxième jeudi suivant l’élection, soit le 18 juillet, pour une session de 15 jours. Durant cette période, ils éliront leur président et pourront également voter une motion de censure. Une telle motion nécessite l’appui de 10% des députés (soit 57) pour être déposée et doit obtenir la majorité absolue (289 voix) pour contraindre le Premier ministre à démissionner. Cependant, même dans ce cas, le président Macron n’est pas obligé d’accepter cette démission, surtout à l’approche des Jeux olympiques.

Les scénarios post-18 juillet

Après le 18 juillet, plusieurs scénarios sont envisageables :

  1. Nomination d’un Premier ministre de gauche : Macron pourrait nommer une personnalité proposée par le Nouveau Front populaire. Cependant, un gouvernement sans majorité pourrait être renversé à la première motion de censure.
  2. Formation d’une large coalition : Macron pourrait tenter de former une coalition incluant des membres de son camp, des Républicains (LR) et de la gauche hors LFI. Édouard Philippe s’est dit prêt à essayer de constituer une telle coalition.
  3. Gouvernement technique : Une autre option serait de nommer un gouvernement d’experts apolitiques. Mais ce gouvernement pourrait également être vulnérable à une motion de censure.

Conclusion

La situation reste incertaine et évolutive. Pour l’instant, Gabriel Attal pourrait rester à Matignon au moins jusqu’à la fin de la session parlementaire le 2 août. Après cette date, l’incertitude persiste quant à la direction que prendra la France. Le pays se trouve à un carrefour politique majeur, avec de nombreuses possibilités sur la table, mais aucune certitude quant à la stabilité ou à la durabilité de l’avenir gouvernemental.