Ce vendredi 16 août, un message laconique posté sur la page Facebook de la boulangerie Dallery-Pittié, située à Vénissieux, a suscité de nombreuses réactions : « Suite à un incident ce matin notre boulangerie de Vénissieux ne proposera plus de produits à base de porc ». Derrière cette annonce sobre se cache une situation révélatrice des tensions qui peuvent survenir dans certains quartiers, où les pressions communautaires semblent parfois peser lourdement sur les commerçants.
L’incident qui a déclenché cette décision remonte à ce même vendredi matin, lorsque l’une des vendeuses de la boulangerie a, par erreur, servi une quiche aux lardons à un client de confession musulmane, croyant qu’il s’agissait d’une quiche au fromage. La réaction des clients a été d’une violence verbale telle que le responsable de l’établissement a décidé d’intervenir pour apaiser les esprits. Les échanges, comme décrits sur le réseau social, ont pris une tournure particulièrement agressive, menaçant même l’intégrité physique de la vendeuse.
Face à cette situation, le boulanger a décidé de retirer les produits à base de porc de la vente, invoquant des pressions qui duraient depuis plusieurs mois pour que son établissement ne propose que des produits halal. Dans un second message sur Facebook, il exprime son désarroi, se sentant contraint de céder sous la menace d’actes de vandalisme. « Sinon ils brûlent tout », écrit-il, en référence à la pression ressentie.
Ce type d’événement illustre une réalité préoccupante : celle du séparatisme islamique qui, de manière insidieuse, s’impose parfois à des commerçants pourtant attachés à la diversité culturelle et à la laïcité. Le choix de la boulangerie Dallery-Pittié de se retirer du commerce du porc ne relève pas d’une simple décision commerciale, mais d’une réaction face à un climat de peur qui semble avoir pris racine à Vénissieux.
Au-delà de ce cas particulier, c’est la liberté des commerçants et la diversité des offres qui sont en jeu dans ces quartiers où certaines pressions religieuses tentent de remodeler le tissu économique local. En refusant de céder à ces injonctions, mais en exprimant leur désarroi, les responsables de la boulangerie Dallery-Pittié mettent en lumière un enjeu majeur pour la cohésion sociale dans ces zones sensibles.
Le commerce de la boulangerie Maison la verr’in Dallery-Pittié pourrait bien changer de mains dans les mois à venir, le propriétaire ayant annoncé son intention de vendre. En attendant, cette affaire ne manquera pas de relancer le débat sur la place de la religion dans l’espace public et les tensions que cela peut engendrer, avec en toile de fond la question brûlante du séparatisme islamique.