Venezuela : l’opposition continue la lutte contre Maduro avec le soutien international en jeu
Le Venezuela traverse une période de tensions intenses après l’annonce de la réélection controversée de Nicolas Maduro pour un troisième mandat présidentiel. Face à la répression croissante, l’opposition vénézuélienne, dirigée par Maria Corina Machado, appelle à des manifestations massives tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger pour contester les résultats de l’élection présidentielle de juillet.
Gaspard Estrada, directeur de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes, souligne la nécessité d’un soutien international pour l’opposition. Il estime qu’un tel soutien est essentiel pour que l’opposition puisse prouver la fraude électorale qu’elle dénonce. Selon lui, “il sera difficile de mettre fin à ces violations des droits de l’homme” sans cet appui international.
Les manifestations contre Maduro ont déjà fait 25 morts, 192 blessés, et 2 400 arrestations. De nombreux pays, dont la France et l’Italie, ont demandé la publication des documents électoraux pour prouver la légitimité des résultats. Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié la victoire de Maduro avec 52% des voix, mais sans fournir de décompte exact, affirmant avoir été victime d’un piratage informatique.
L’opposition, quant à elle, affirme que son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, a remporté l’élection avec 67% des voix. Cette divergence de résultats a mené à des appels à la mobilisation internationale, avec des rassemblements dans plus de 300 villes à travers le monde. Machado, qui vit désormais dans la clandestinité, insiste sur l’importance de continuer la lutte, malgré les dangers, affirmant qu’il n’y a “pas de retour en arrière possible”.
La communauté internationale, dont l’Union européenne et l’Organisation des États américains, a exprimé des doutes quant à la légitimité des résultats annoncés par le CNE. Pendant ce temps, les alliés traditionnels du Venezuela s’éloignent, tandis que le pays se rapproche de nouveaux partenaires comme la Chine, la Russie et l’Iran.
Le président Maduro, en réponse aux critiques internationales, a rejeté toute intervention étrangère et a même ironisé en proposant d’envoyer des observateurs vénézuéliens aux élections américaines de novembre prochain. La situation au Venezuela reste extrêmement tendue, avec un avenir incertain tant pour le régime que pour l’opposition.