La cheffe de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, aurait été brièvement arrêtée ce jeudi 9 janvier après une manifestation contre l’investiture contestée du président Nicolás Maduro à Caracas, selon son équipe. L’opposition affirme qu’elle a été “violemment interceptée” à la sortie du rassemblement et emmenée de force. Des coups de feu auraient été tirés lors de l’incident, blessant un de ses partisans. Relâchée quelques heures plus tard, Machado a assuré sur les réseaux sociaux être en sécurité et plus déterminée que jamais à poursuivre son combat pour la liberté du Venezuela.
Le gouvernement vénézuélien dément catégoriquement ces accusations, qualifiant cette prétendue arrestation de “mensonge”. Une vidéo de Machado, affirmant qu’elle est saine et sauve, a circulé sur les réseaux sociaux proches du pouvoir, mais elle n’a pas été relayée par l’opposition, qui la juge suspecte. La vice-présidente Delcy Rodriguez a également nié tout acte répressif à l’encontre de l’opposante, dénonçant une “manipulation politique”.
Maria Corina Machado, 57 ans, est une figure emblématique de la contestation contre le régime de Nicolás Maduro. Vivant dans la clandestinité depuis plusieurs mois, elle avait marqué son retour sur la scène publique en prenant la parole lors de cette manifestation. Habillée de blanc et brandissant un drapeau vénézuélien, elle avait lancé un appel à la mobilisation générale, déclarant : “Le Venezuela est libre, nous allons continuer !”.
L’élection présidentielle du 28 juillet reste au cœur de la crise politique. L’opposition revendique la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui aurait obtenu 67 % des voix selon ses procès-verbaux. Le Conseil national électoral a, quant à lui, proclamé Maduro vainqueur avec 52 % des suffrages, justifiant l’absence de transparence par un prétendu piratage informatique. Ces résultats ont déclenché une vague de protestations réprimées dans le sang, faisant 28 morts, plus de 200 blessés et 2 400 arrestations.
Depuis son exil en Espagne, Gonzalez Urrutia a dénoncé un “kidnapping violent” et exigé des explications. Le gouvernement espagnol a exprimé son “inquiétude” et condamné ces violences. Aux États-Unis, le président élu Donald Trump a apporté son soutien à Maria Corina Machado et à Gonzalez Urrutia, les qualifiant de “combattants de la liberté” et avertissant le régime Maduro de ne pas leur faire de mal.
Cette crise politique majeure reflète les divisions profondes au sein du Venezuela, où des millions de citoyens dénoncent un régime accusé de dérive autoritaire et d’illégitimité. Malgré la répression, l’opposition promet de poursuivre son combat pour une transition démocratique.