Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a mis en garde samedi contre d’éventuelles tensions commerciales avec les États-Unis, affirmant que l’Europe ne resterait pas passive face à des mesures jugées hostiles. « Si nos intérêts sont atteints, nous réagirons avec une volonté de fer », a-t-il déclaré dans un entretien à Ouest-France, dans un contexte marqué par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Les relations entre Washington et l’Union européenne s’annoncent tendues, notamment en raison des menaces du président américain d’imposer des droits de douane « extrêmement agressifs ». Trump exige également que l’Europe augmente ses achats de pétrole et de gaz américains et réduit son excédent commercial avec les États-Unis. Des mesures qui, selon M. Barrot, pourraient aussi pénaliser les entreprises américaines présentes en Europe et affecter le pouvoir d’achat des classes moyennes aux États-Unis.
L’Union européenne, bien que prudente face à ces provocations, n’exclut pas des représailles. « L’Europe a décidé de faire respecter l’équité dans les échanges commerciaux. Si nous constatons des pratiques abusives ou déloyales, nous répliquerons », a insisté le ministre français. Cette fermeté illustre la volonté de l’Europe de préserver ses intérêts stratégiques, y compris face à des menaces inhabituelles comme l’idée controversée de Donald Trump d’annexer le Groenland, territoire sous souveraineté danoise.
Pour l’heure, Bruxelles privilégie une approche mesurée. Mais avec la montée des tensions, la perspective d’un bras de fer économique entre les deux blocs ne peut être exclue, d’autant que les intérêts stratégiques et économiques restent profondément imbriqués.