URGENT – L’Union européenne appelle à respecter le mandat d’arrêt international contre Benjamin Netanyahu et un chef du Hamas. La France sur la retenue
Le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a souligné que les mandats d’arrêt émis jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et du chef militaire du Hamas Mohammed Deif, devaient être exécutés.
« Il ne s’agit pas d’une décision politique, mais d’un jugement émanant d’une cour de justice internationale. Cette décision doit être respectée et mise en œuvre », a déclaré Joseph Borrell lors d’une conférence de presse à Amman aux côtés de son homologue jordanien, Ayman Safadi.
La vice-première ministre belge, Petra De Sutter, a appelé elle aussi à se conformer à la décision de la Cour pénale internationale, indiquant sur son compte X : « L’Europe doit imposer des sanctions économiques, suspendre l’accord d’association avec Israël et exécuter ces mandats d’arrêt ».
Les mandats, publiés par la CPI, accusent Netanyahu et son ministre Yoav Gallant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité supposément commis entre le 8 octobre 2023 et le 20 mai 2024. Un mandat similaire vise Mohammed Deif, chef militaire du Hamas, pour des crimes similaires prétendument commis sur les territoires israélien et palestinien depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, événement qui a marqué le début du conflit actuel.
Ces mandats d’arrêt pourraient restreindre les déplacements internationaux de Benjamin Netanyahu, car les 124 États membres de la CPI seraient légalement tenus de procéder à son arrestation s’il entre sur leur territoire. « La mise en œuvre de cette décision est obligatoire pour tous les États parties au Statut de Rome, y compris tous les membres de l’Union européenne », a précisé Josep Borrell.
Cocnernant Mohammed Deif, ciblé par une frappe israélienne le 13 juillet dans le sud de Gaza, il aurait été tué selon Israël. Le Hamas, toutefois, a réfuté cette affirmation. Josep Borrell, qui occupe ce poste depuis 2019, achèvera son mandat le mois prochain, et il sera remplacé par Kaja Kallas, ancienne Première ministre de l’Estonie.
De son côté, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a déclaré que les Pays-Bas étaient prêts à agir en fonction du mandat d’arrêt visant M. Netanyahu, si cela s’avérait nécessaire.
Enfin, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a expliqué que « La lutte contre l’impunité est notre priorité », tout en soulignant que la France soutient pleinement l’indépendance et l’impartialité du procureur de la CPI. Cependant, il a refusé de dire si la France arrêterait Benjamin Netanyahou en cas de visite, qualifiant cette question de « juridiquement complexe ». Une façon de botter en touche en attendant une position du ministre des Affaires étrangères ou du président Macron.
À noter que de leur côté, les États-Unis n’approuvent pas cette décision : « Les Etats-Unis rejettent catégoriquement la décision de la Cour pénale internationale d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens », a affirmé un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.