Le 14 juillet, alors que la France célébrait sa fête nationale avec le traditionnel feu d’artifice tiré depuis la tour Eiffel, le premier ministre Gabriel Attal et le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné ont eu le privilège d’assister à l’événement depuis un point de vue unique. Selon Mediapart, une intervention de dernière minute des services de Matignon a permis l’ouverture exceptionnelle de la terrasse du palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (Cese), pour que les deux ministres puissent profiter du spectacle.
Un accès exceptionnel et contesté
Le palais d’Iéna, situé à proximité de la place d’Iéna, offre une vue imprenable sur la tour Eiffel. Habituellement, cet espace peut être loué à titre privé pour générer des revenus pour le Cese. Cependant, dans ce cas précis, l’accès a été accordé gratuitement, ce qui a suscité des questions sur l’usage de ce lieu institutionnel à des fins privées. Aucun membre du Cese n’était présent lors de cette ouverture exceptionnelle.
Justification de sécurité
Sollicitée par Mediapart, l’équipe de communication de Gabriel Attal a expliqué que la décision de se rendre au palais d’Iéna a été motivée par des raisons de sécurité. Initialement, le premier ministre avait prévu de voir le feu d’artifice depuis la voie publique, près de la place d’Iéna. Toutefois, les conditions de sécurité n’étaient pas jugées satisfaisantes par le groupe de sécurité du premier ministre, en raison des restrictions d’accès à certains lieux emblématiques proches de la tour Eiffel, notamment à cause de l’imminence de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.
Une soirée discrète et sans frais supplémentaires
Le Quai d’Orsay a précisé que la présence de Gabriel Attal et Stéphane Séjourné s’est limitée à la durée du feu d’artifice et que cette visite n’a entraîné aucun frais pour l’État. Les deux ministres, qui ont été en couple avant de se séparer en 2022, sont arrivés au palais d’Iéna après un dîner de travail, alors que le pays se remettait des résultats décevants des élections législatives pour le camp présidentiel.
Conclusion
Cette révélation de Mediapart soulève des questions sur l’utilisation des lieux publics par des responsables politiques pour des occasions privées. Bien que la sécurité ait été invoquée comme justification, l’usage gratuit d’un espace public prestigieux pour un événement de loisir pose des questions sur l’équité et la transparence dans l’accès à ces ressources. Gabriel Attal et Stéphane Séjourné, désormais démissionnaires mais encore en charge des affaires courantes, se retrouvent ainsi sous le feu des critiques pour avoir profité de cette situation exceptionnelle.