Une série qui attire des millions de spectateurs et suscite l’inquiétude quant à l’impact d’Internet sur les adolescents

Une série qui attire des millions de spectateurs et suscite l’inquiétude quant à l’impact d’Internet sur les adolescents

La mini-série britannique Adolescence (soit « la période de l’adolescence ») diffusée sur Netflix attire un grand nombre de spectateurs et inquiète les parents quant aux effets négatifs et misogynes auxquels les jeunes sont exposés en ligne.

Adolescence figure en tête des programmes les plus visionnés sur la plateforme de streaming Netflix à travers le monde, avec plus de 24 millions de vues en une seule semaine après son lancement.

La série fait l’objet de nombreuses discussions, au point que le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré aux membres du Parlement qu’il la regardait avec ses enfants adolescents.

Dans ses quatre épisodes, filmés en plan-séquence pour renforcer le sentiment d’immersion, une question s’impose : comment Jamie, un adolescent de 13 ans au visage angélique, issu d’une famille aimante, s’est-il retrouvé au centre d’une enquête criminelle ayant conduit à son arrestation à l’aube, accusé d’avoir poignardé à mort une camarade de classe ?

L’intrigue d’Adolescence reflète l’ambiance actuelle au Royaume-Uni, où la presse relate régulièrement des agressions à l’arme blanche, où l’influence de figures masculines controversées comme Andrew Tate et les discours misogynes sur certains jeunes est de plus en plus visible, et où le contrôle de la vie numérique des adolescents semble devenu impossible.

La série traite du langage utilisé par les jeunes sur les réseaux sociaux, notamment en lien avec l’idéologie « incel », contraction de « involuntary celibate » (célibataires involontaires), c’est-à-dire des hommes rejetés par les femmes et qui diffusent en retour un discours de haine à leur encontre.

« Une bombe à retardement »

Le journal The Daily Mail a posé la question suivante : « Comment savoir si votre fils est une bombe à retardement ?»  et a listé plusieurs signes d’alerte, comme le fait qu’il passe beaucoup de temps seul dans sa chambre, son « obsession » pour le nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux, etc.

Jack Thorne, co-scénariste d’Adolescence, a déclaré : « Nos recherches pour la série nous ont menés dans les recoins les plus sombres d’Internet. Il ne faut pas longtemps pour y accéder, et les garçons sont contaminés par ce genre de contenu », appelant le gouvernement à agir.

Michael Conroy, fondateur de l’association Men at Work, qui aide enseignants et travailleurs sociaux à dialoguer avec les jeunes et à lutter contre le sexisme, s’est dit « très heureux de la diffusion de cette série ».

Selon lui, « la série rend un immense service en facilitant un débat national sur la haine des femmes et sur l’impact du contenu en ligne sur les adolescents ».

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