En visite à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen, Gérald Darmanin a annoncé, ce jeudi 23 janvier, la création d’une prison dédiée aux 100 plus dangereux narcotrafiquants de France. Prévue pour entrer en fonction le 31 juillet, cette structure ultra-sécurisée, financée à hauteur de 4 millions d’euros, promet un isolement total des détenus dans un cadre « inviolable », selon le ministre. Deux autres établissements de ce type devraient voir le jour d’ici deux ans pour répondre à l’explosion des trafics de stupéfiants.
Cette prison, destinée à accueillir les figures majeures du narcotrafic, sera vidée de ses actuels détenus et réaménagée pour garantir une sécurité maximale. Gérald Darmanin a souligné la nécessité d’empêcher l’introduction de téléphones portables ou de drogue, rappelant que 52 000 appareils avaient été saisis en 2024. Ces mesures visent à éviter des récidives comme l’évasion spectaculaire de Mohamed Amra, toujours en cavale après une attaque meurtrière contre un fourgon pénitentiaire en mai dernier.
Le ministre a également annoncé la création, en 2026, d’une « police pénitentiaire », une force spécialisée dans les missions de contrôle et de sécurité en milieu carcéral, incluant la fouille des cellules et l’accompagnement des agents chargés de la pose des bracelets électroniques. Ce projet s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer les moyens de l’administration pénitentiaire, avec une inspection générale pour lutter contre la corruption et un doublement des places en semi-liberté d’ici 2027.
Enfin, Gérald Darmanin a abordé l’expulsion des détenus étrangers condamnés, soulignant qu’ils « n’ont pas vocation à rester en France ». Une mission spécifique sera confiée à l’administration pénitentiaire pour organiser ces renvois. Avec ces annonces, le garde des Sceaux entend répondre aux défis de la sécurité en milieu carcéral et aux attentes des familles des victimes du drame d’Incarville, tout en engageant une profonde réforme du système pénitentiaire.