La manifestation d’ultradroite organisée ce samedi dans les rues de Paris par le « Collectif du 9 mai », en hommage au décès accidentel d’un militant nationaliste, Sébastien Deyzieu, en 1994, a suscité une indignation généralisée parmi les élus parisiens.
« Cette image de néonazis dans les rues de Paris, défilant librement pour hurler une idéologie de haine et raciste, est d’une violence symbolique sans nom », a déclaré David Belliard, l’adjoint écologiste à la maire de Paris. De même, Emmanuel Grégoire, le premier adjoint, a exprimé son indignation, déclarant que « tout ce que l’humanité fait de pire a défilé tranquillement dans le 6e arrondissement hier ».
Environ 800 personnes, majoritairement de jeunes hommes habillés en noir et le visage souvent dissimulé, ont défilé de Port-Royal (Ve) à Montparnasse (XIVe), rendant hommage au militant décédé il y a plus de 30 ans. Sous le regard sidéré des Parisiens, des huées et des cris de « racistes » et « fascistes » ont retenti.
« La manifestation du « Comité du 9 mai » n’a pas sa place ni à Paris, ni en France (…) Ces nostalgiques du IIIe Reich n’ont pas leur place dans les rues de Paris. Leur place est tout au fond des poubelles de l’histoire », a dénoncé Ian Brossat, sénateur (PCF) et conseiller de Paris. De son côté, le député (Renaissance) Clément Beaune a qualifié cette « manifestation glaçante et gravissime », appelant à la condamner fermement.
Initialement interdite par la préfecture de police de Paris (PP) en raison d’un risque de troubles à l’ordre public, la manifestation a été autorisée par le tribunal administratif de Paris, au grand dam des élus et des citoyens. Ian Brossat a vivement critiqué cette décision, rappelant les incidents survenus lors de la manifestation de l’an dernier, et soulignant le laxisme apparent des autorités.
Dans un contexte où les manifestations d’ultradroite suscitent une vive polémique et où les tensions politiques persistent, cette manifestation à Paris met en lumière les défis auxquels la société française est confrontée en matière de régulation des manifestations et de préservation de la liberté d’expression.