Une juge fédérale américaine a rejeté mardi une demande visant à empêcher le ministère de l’Efficacité gouvernementale, dirigé par Elon Musk, de licencier des employés fédéraux ou d’accéder aux bases de données des agences gouvernementales. Toutefois, elle a reconnu que l’affaire soulevait des inquiétudes quant au pouvoir étendu de Musk.
La juge Tanya Chutkan, siégeant à Washington, a refusé d’accorder une injonction demandée par plus d’une douzaine d’États, qui souhaitaient restreindre l’accès du ministère aux systèmes informatiques de sept agences fédérales et suspendre tout licenciement pendant la procédure judiciaire, selon Reuters.
Dirigé par Musk, le ministère joue un rôle clé dans la mise en œuvre des réformes administratives du président républicain Donald Trump, visant à réduire l’ampleur de l’administration fédérale.
Dans sa décision, la juge Chutkan a souligné que les États soulevaient des préoccupations légitimes concernant l’autorité exercée par un individu non élu à la tête d’un organisme ni créé ni supervisé par le Congrès. Cependant, elle a estimé que la nécessité d’une intervention immédiate n’avait pas été démontrée.
La plainte visait à interdire au ministère l’accès aux systèmes informatiques et aux licenciements au sein de plusieurs agences fédérales, dont celles du Travail, de l’Éducation, de la Santé, de l’Énergie, des Transports et du Commerce.
Bien que la juge puisse ultérieurement donner raison aux États, elle a jugé que leur demande était trop large et reposait sur des spéculations. La Maison-Blanche n’a pas encore réagi à cette décision.
Kris Mayes, procureure générale de l’Arizona et l’une des initiatrices de l’action en justice, a affirmé que son bureau poursuivrait le combat judiciaire pour protéger les citoyens contre les abus de pouvoir inconstitutionnels.
Depuis le retour de Trump au pouvoir, le ministère dirigé par Musk a supprimé des milliers de postes au sein des agences fédérales et démantelé plusieurs programmes, conformément aux directives du président visant à réduire les dépenses publiques jugées inutiles.
Les États plaignants estiment que Musk exerce des prérogatives qui, selon la Constitution, ne peuvent être confiées qu’à un responsable gouvernemental nommé par le président et confirmé par le Sénat. Ils contestent la légitimité même du ministère de l’Efficacité gouvernementale, affirmant que son existence et ses actions menacent le bon fonctionnement des programmes étatiques, notamment dans l’éducation.
Enfin, la plainte accuse Musk et son équipe d’avoir accédé illégalement aux bases de données fédérales et d’avoir ordonné le licenciement de certains des 2,3 millions de fonctionnaires fédéraux à travers le pays.
