Une frappe israélienne à proximité de la citadelle de Baalbeck soulève des inquiétudes sur la préservation du site

07 octobre, 2024 / Alice Leroy

Le 6 octobre 2024, une frappe israélienne a ciblé une position proche de la citadelle millénaire de Baalbeck, dans l’est du Liban, soulevant des préoccupations quant à la préservation de ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Selon Bachir Khodr, gouverneur de Baalbeck, l’attaque a eu lieu à environ 500 à 700 mètres du site archéologique sans toucher directement les vestiges historiques. Cependant, l’impact des explosions et la fumée dégagée pourraient avoir des effets négatifs sur les structures millénaires du complexe.

La citadelle de Baalbeck, également connue sous le nom d’Héliopolis à l’époque romaine, abrite certains des temples les mieux préservés de l’Antiquité, dont le temple de Bacchus, un chef-d’œuvre de l’architecture romaine impériale. La cité phénicienne, transformée en centre religieux et administratif à l’époque romaine, est réputée pour ses constructions monumentales, qui témoignent de l’apogée de l’Empire romain.

Le gouverneur Khodr a exprimé ses craintes quant aux répercussions potentielles de l’attaque sur ce trésor archéologique, soulignant que la puissance des explosions pourrait fragiliser les structures, et que les résidus de fumée noire pourraient nuire à l’intégrité des pierres ancestrales. Il a également rappelé que le site est protégé par le « Blue Shield », un dispositif de protection internationale des biens culturels en temps de guerre, en vertu de la Convention de La Haye de 1954.

L’incident s’inscrit dans un contexte de violences accrues au Liban, particulièrement dans la région de Baalbeck où le Hezbollah, mouvement pro-iranien fortement implanté, est régulièrement pris pour cible par l’armée israélienne. Le site archéologique n’avait jusqu’à présent pas subi de dommages directs, mais les autorités libanaises et l’Unesco craignent que la montée des tensions mette en péril ce patrimoine inestimable, inscrit au patrimoine mondial depuis 1984.

Depuis un an, le Liban est le théâtre d’affrontements meurtriers entre le Hezbollah et les forces israéliennes, faisant plus de 2 000 morts et déplaçant plus d’un million de personnes à travers le pays. Cet épisode, qui se déroule dans un contexte de conflits plus larges au Moyen-Orient, rappelle l’importance de la protection des biens culturels, menacés par les conflits armés.