Une escalade de la violence politique aux États-Unis : l’attentat contre Donald Trump

Depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche en 2016, le climat politique aux États-Unis s’est polarisé, connaissant de nombreux épisodes de violence. La tentative d’assassinat contre l’ex-président en campagne samedi marque une nouvelle étape inquiétante. Les républicains ont rapidement accusé les démocrates d’encourager une “rhétorique incendiaire” contre leur leader.

Réactions immédiates

Peu avant d’être évacué dans un SUV noir, Trump a demandé aux agents du Secret Service d’attendre et a levé un poing serré vers la foule, répétant “Fight” (battez-vous) sous les acclamations de ses partisans. Ses lieutenants ont immédiatement imputé l’attaque au camp démocrate. Chris LaCivita, membre haut placé de l’équipe de campagne de Trump, a dénoncé sur X les remarques violentes provenant des militants de gauche, des donateurs démocrates et même de Joe Biden. Le républicain Steve Scalise, victime d’une fusillade en 2017, a également accusé les démocrates d’alimenter une “rhétorique incendiaire” et d’hystériser la réélection de Trump.

Une réponse rapide et stratégique

Dans les heures qui ont suivi la fusillade, l’équipe de campagne de Trump a envoyé un texto aux électeurs, les exhortant à faire des dons avec le message : “Ils ne sont pas après moi, ils sont après vous”. Cette phrase, prononcée par Trump après sa condamnation dans l’affaire Stormy Daniels en février 2024, résonne avec la perception de ses partisans d’une persécution politique continue.

Les origines de la violence

Depuis des années, les démocrates accusent Trump d’avoir instigué un climat politique toxique. Joe Biden a maintes fois averti du risque de “chaos”. Trump a souvent utilisé une rhétorique provocatrice, critiquant violemment les Mexicains et attisant la haine contre les migrants. Son commentaire sur les violences à Charlottesville en 2017, attribuant les torts “des deux côtés”, a été largement critiqué comme une complaisance envers l’extrême droite.

L’assaut du Capitole et ses conséquences

Trump est encore visé par des procédures judiciaires pour avoir incité ses partisans à contester l’élection de 2020, menant à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Les images de ses sympathisants envahissant le Capitole ont laissé une marque indélébile sur son mandat. Plusieurs personnalités, du sénateur Mitt Romney à Anthony Fauci, ont renforcé leur sécurité après des menaces de partisans de Trump.

La montée des menaces contre les élus

Les actes de violence contre les élus américains ont augmenté depuis l’arrivée de Trump au pouvoir en 2017. Selon la police du Capitole, les menaces ont plus que doublé depuis son investiture. Nancy Pelosi, dont le mari a été agressé en 2022, a dénoncé la tentative d’assassinat contre Trump, rappelant que la violence politique n’a pas sa place dans la société.

Un tournant dans la campagne présidentielle

Cette attaque et ses répercussions politiques promettent de dominer la campagne à moins de quatre mois du scrutin présidentiel. Les sondages montrent Trump et Biden au coude-à-coude pour l’élection du 5 novembre. L’agression contre Trump et sa réaction combative pourraient renforcer ses chances face à Biden, dont l’état de santé inquiète certains membres du camp démocrate.

Aucun président ou candidat majeur n’avait été visé par balle aux États-Unis depuis la tentative d’assassinat de Ronald Reagan en 1981. L’attaque contre Trump marque ainsi un tournant historique et préoccupant dans la violence politique américaine.