Une délégation religieuse syrienne se rend en Israël

Une délégation druze syrienne se rend en Israël

Environ soixante religieux druzes ont quitté, vendredi matin, la province de Quneitra, dans le sud de la Syrie, en direction d’Israël, selon un correspondant de l’Agence France-Presse, dans une visite inédite.

Cette visite fait suite à une invitation lancée par le leader spirituel de la communauté druze en Israël, le cheikh Muwaffaq Tarif, et comprend la visite d’un site religieux, ce qui a suscité des critiques parmi certains druzes, notamment en raison de son arrivée après des déclarations israéliennes promettant de protéger les druzes syriens.

Environ soixante religieux druzes se sont réunis vendredi matin aux abords du village de Hader, situé dans la zone tampon des hauteurs du Golan, dont la majeure partie est occupée par Israël, sous l’œil des soldats israéliens stationnés à des points stratégiques aux bords du village.

Le correspondant de l’AFP a vu deux bus entrer du côté israélien, sous une sécurité renforcée.

Un source accompagnant la délégation, qui a souhaité garder l’anonymat, a indiqué à l’AFP que l’armée israélienne avait interdit aux membres de la délégation d’emporter des téléphones portables ou de permettre aux journalistes de s’approcher d’eux pendant leur rassemblement.

La visite comprendra, selon une source proche de la délégation, une visite du sanctuaire du prophète Shoaib, un lieu vénéré par les druzes, vendredi après-midi. Le groupe participera également samedi matin à l’inauguration d’un centre religieux à la ville de Buq’aa, au nord d’Israël, conformément au programme établi par le cheikh Tarif.

Les druzes sont répartis entre le Liban, Israël, les hauteurs du Golan occupées et la Syrie, la province de Sweida (au sud) voisine de Quneitra étant leur principal bastion.

Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, des dizaines de milliers de jeunes druzes ont échappé au service militaire obligatoire, choisissant de défendre uniquement leurs régions en s’armant, tandis que Damas a fermé les yeux sur cette situation.

Récemment, des déclarations israéliennes ont provoqué des tensions en Syrie, après que le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a déclaré début ce mois-ci que « si le régime touchait aux druzes, nous leur ferions du mal », suite à des affrontements limités dans la ville de Jarmana, située dans la banlieue de Damas et habitée par des druzes et des chrétiens.

Les dirigeants et autorités religieuses druzes ont exprimé leur rejet de ces déclarations israéliennes, réaffirmant leur attachement à l’unité de la Syrie, comme l’a également souligné le président intérimaire, Ahmad al-Sharaa, en appelant la communauté internationale à exercer des pressions sur Israël pour un retrait « immédiat » des zones du sud de la Syrie où il s’est infiltré après la chute du président déchu Bachar al-Assad.

Des négociations sont en cours entre les représentants de la communauté druze et la nouvelle administration syrienne pour parvenir à un accord garantissant l’intégration de leurs factions armées au sein du ministère syrien de la Défense.

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