Un vol à 12 000 euros pour approuver une aide de 25 000 euros : François Bayrou dans la tourmente

Entrevue 1

François Bayrou aurait utilisé un jet Falcon 7X présidentiel pour se rendre à Pau, assister à un Conseil municipal et voter une aide exceptionnelle de 25 000 euros pour soutenir les victimes du cyclone Chido à Mayotte. Le coût estimé de ce déplacement s’élève à environ 12 000 euros pour deux heures de vol, sans compter les frais de sécurité et d’accompagnement. Ce déplacement a eu lieu alors qu’une cellule interministérielle de crise avait été convoquée par le président Emmanuel Macron pour gérer la situation à Mayotte.

Le vol, d’une durée de 52 minutes, a couvert une distance de 658 kilomètres, avec un coût estimé pour deux heures de vol avoisinant les 12 000 euros. Ce montant ne prend pas en compte les frais supplémentaires liés à la sécurité et à l’équipe qui accompagnaient le Premier ministre. Selon des données publiées par des comptes spécialisés, le jet a consommé environ 800 kg de carburant pour ce trajet.

À son arrivée à Pau, François Bayrou a été interrogé par un journaliste sur la pertinence de ce déplacement en jet en plein contexte de crise à Mayotte. Agacé, il a défendu sa position en assurant qu’il était resté en contact avec Emmanuel Macron et qu’il avait participé à la réunion de crise depuis la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Il a précisé que d’autres membres du gouvernement avaient également assisté à la réunion à distance.

Lors du Conseil municipal, François Bayrou a proposé et fait voter une subvention exceptionnelle de 25 000 euros pour soutenir les sinistrés à Mayotte. « C’est une catastrophe impressionnante, avec des dégâts incommensurables. Seulement 10 % des familles mahoraises sont assurées, ce qui met 90 % de nos compatriotes dans une situation extrêmement difficile », a-t-il déclaré.

Défense de sa double casquette

François Bayrou en a profité pour défendre son choix de rester maire de Pau tout en étant Premier ministre. « Autrefois, les collectivités locales étaient présentes dans le débat national, elles ne le sont plus. Les membres du gouvernement peuvent rester maires, contrairement aux parlementaires. Il est temps de se poser la question de cette situation », a-t-il souligné.

Ce déplacement, qui a eu lieu en pleine crise à Mayotte, n’a pas manqué de susciter des interrogations sur la priorité donnée à la gestion locale face à une urgence nationale.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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