Un soldat nord-coréen capturé par l’armée ukrainienne : une première dans le conflit

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L’armée ukrainienne a capturé un soldat nord-coréen envoyé en soutien aux troupes russes, selon une déclaration des renseignements sud-coréens ce vendredi 27 décembre. C’est la première fois que Kiev fait prisonnier un militaire de Pyongyang, marquant un tournant dans la guerre en Ukraine, alors que la présence de troupes nord-coréennes aux côtés des forces russes avait été signalée ces derniers mois par des sources occidentales.

L’Agence nationale sud-coréenne de renseignement (NIS) a annoncé que l’information avait été validée dans le cadre d’échanges avec un service allié. « Un soldat nord-coréen blessé a été capturé, » a confirmé le NIS dans un communiqué, sans préciser les circonstances de la capture.

Cette annonce intervient après la publication sur des réseaux sociaux ukrainiens de photos présentant un militaire blessé, présumé nord-coréen. Les autorités sud-coréennes ont réagi en étayant ces informations par des sources officielles.

12 000 soldats nord-coréens présents sur le front selon Kiev

D’après les autorités ukrainiennes, environ 12 000 soldats nord-coréens, dont 500 officiers et trois généraux, seraient actuellement déployés dans la région russe de Koursk. Cette zone frontalière est partiellement occupée par l’armée ukrainienne depuis plusieurs mois. Toutefois, ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont confirmé la présence de ce contingent.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué lundi que près de 3 000 soldats nord-coréens avaient été « tués ou blessés » depuis leur engagement dans le conflit. De son côté, la Corée du Sud estime à 1 100 le nombre de pertes parmi les forces nord-coréennes.

Renforts et tactiques obsolètes

Les services de renseignement sud-coréens ont observé des signes indiquant que Pyongyang prévoit d’envoyer de nouvelles unités en renfort, en plus de drones, pour soutenir les forces déjà engagées. Cette mobilisation s’inscrit dans le cadre du traité de défense mutuelle signé entre la Russie et la Corée du Nord en juin dernier, lequel prévoit une « aide militaire immédiate » en cas d’agression par un pays tiers.

Malgré leur déploiement, les troupes nord-coréennes ne semblent pas influer de manière significative sur l’évolution des combats. Selon Ievguen Ierine, porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR), ces unités manquent d’expérience dans la guerre moderne, notamment face à l’usage massif de drones. « Elles utilisent des tactiques primitives, datant de la Seconde Guerre mondiale ou de l’après-guerre, » a-t-il précisé.

Cette capture souligne une nouvelle escalade dans l’implication internationale du conflit, alors que Vladimir Poutine et Kim Jong-un ont renforcé leurs liens stratégiques ces derniers mois. En novembre, Moscou et Pyongyang ont officialisé un accord de coopération militaire, accentuant les tensions entre la Russie, l’Occident et ses alliés asiatiques. Avec le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche, les répercussions internationales de cette guerre s’annoncent encore plus imprévisibles.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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