Un phénomène médical inexplicable provoque une chute de cheveux collective

Entrevue 1

Dans la région de Buldhana, située dans l’État du Maharashtra, un phénomène mystérieux de perte de cheveux touche les habitants de 12 villages, suscitant de nombreuses interrogations quant à son origine.

Depuis janvier 2025, plus de 200 personnes, y compris des enfants de quatre ans, ont signalé une chute de cheveux soudaine et rapide, selon les autorités locales. L’évolution rapide de la situation a provoqué l’apparition de cas de calvitie totale chez certains individus, semant l’inquiétude et la panique, ce qui a poussé les autorités à ouvrir une enquête pour déterminer les causes de ce phénomène inhabituel.

Anand (nom fictif), habitant de Bahurjera dans le taluka de Shegaon, a constaté la chute de ses cheveux le 31 décembre 2024. Après s’être rasé la tête, il a remarqué que la perte de cheveux reprenait même après la repousse.

Le ministère de la Médecine alternative en Inde propose actuellement des traitements traditionnels basés sur les symptômes observés. Par ailleurs, des experts du gouvernement et des chercheurs du Conseil indien de la recherche médicale (ICMR) ont lancé une enquête pour identifier les causes potentielles de cette anomalie, rapporte la BBC.

Des scientifiques de l’ICMR, accompagnés d’équipes venues de Bhopal, Chennai, Pune et Delhi, se sont rendus sur place pour prélever des échantillons de cheveux, d’ongles, de sang et d’urine des patients. Des analyses de l’eau potable et domestique ont également été effectuées à la faculté de santé publique d’Akola.

Le Dr Meenakshi Jajbi, doyen de cette faculté, a précisé à la BBC (en marathi) que les analyses n’indiquent aucune infection fongique. Ce phénomène ne correspond à aucune maladie spécifique connue. Nous poursuivons nos investigations pour en identifier la cause exacte, en étudiant divers produits locaux et sources d’eau. »

Le Dr Amol Jeet, responsable de la santé pour la région de Buldhana, a ajouté : « Une chute de cheveux aussi rapide n’est généralement pas liée à des infections fongiques. »

Stigmatisation et répercussions sociales

Cette situation étrange a engendré des discriminations à l’égard des habitants des villages touchés. Lors de la visite de la BBC, plusieurs jeunes semblaient inquiets et hésitaient à s’exprimer.

Dans ce climat d’anxiété, des mariages ont été annulés et des personnes affectées ont été mises à l’écart d’activités sociales. Certains élèves ont même rapporté des moqueries à l’école et à l’université.

Mme Parvati (nom d’emprunt), 55 ans, témoigne : « Mon fils a perdu ses cheveux, il n’ose plus parler de mariage. Il évite de sortir et de rencontrer les gens du village. »

Mme Kaveri Dalokar, 60 ans, qui avait des cheveux longs jusqu’à la taille, souffre désormais de zones de calvitie. « Au début, la perte était légère, mais après m’être peignée et lavé les cheveux, j’en ai perdu une quantité alarmante. C’est très difficile à vivre. »

L’appui des spécialistes

Le Dr Sumesh Gupta, dermatologue à l’Institut indien des sciences médicales de Delhi, s’est rendu sur place pour rassurer les habitants sur l’absence de risque de contagion. Il a déclaré à la BBC : « Les premiers cas montrent déjà des signes de repousse capillaire de bonne qualité. Il ne s’agit vraisemblablement pas d’une infection virale ni d’un phénomène hautement contagieux. »

Le Dr Sheila Godbole, experte à l’Institut national de recherche sur le Sida (ICMR), conseille : « Les patients doivent éviter le partage de peignes et faire preuve de prudence avec les shampoings et huiles capillaires. Il n’y a pas de raison de céder à la panique. »

Enquêtes et hypothèses

Bien que des cas de chute de cheveux liés au stress aient été documentés, notamment pendant la pandémie de COVID-19, il n’existe aucun précédent similaire à cette épidémie localisée à Buldhana.

Les autorités examinent plusieurs pistes, notamment la qualité de l’eau et les facteurs environnementaux. Des échantillons d’eau souterraine ont été analysés et des mesures préventives, telles que la désinfection des sources d’eau avec du chlore, ont été mises en place pour garantir la sécurité de l’eau potable.

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