Un ministère pour dégraisser l’État : l’idée fait débat en France

Entrevue 1

Inspirée par le modèle américain instauré par Donald Trump, l’idée d’un ministère de l’Efficacité gouvernementale divise l’opinion française. Selon une étude menée par l’institut CSA pour le JDD, Europe 1 et CNews, 48 % des Français approuvent cette initiative, tandis que 51 % s’y opposent. Ce projet, porté en France par Éric Ciotti et son parti l’UDR, ambitionne de rationaliser les dépenses publiques et de simplifier la bureaucratie.

L’enquête révèle des clivages marqués selon les catégories socioprofessionnelles et le genre : 55 % des hommes se déclarent favorables, contre seulement 43 % des femmes. De même, les CSP+ rejettent largement l’idée (52 % d’opposition), tandis que les catégories socioprofessionnelles modestes y voient une opportunité à 51 %. Politiquement, la fracture est encore plus nette : 63 % des sympathisants de gauche s’opposent au projet, contre 70 % des électeurs du Rassemblement national qui le soutiennent.

Aux États-Unis, Donald Trump a confié ce portefeuille inédit à Elon Musk, avec pour objectif de réduire de 30 % le budget fédéral d’ici 2026. Le milliardaire n’a pas hésité à promettre 2 000 milliards de dollars d’économies, qualifiant la bureaucratie de « gouffre financier ». Ce pragmatisme entrepreneurial inspire Éric Ciotti, qui propose un Département de l’efficacité gouvernementale sous l’autorité directe du Premier ministre, pour « rationaliser les dépenses publiques » et appliquer les méthodes du secteur privé.

Alors que ce projet suscite l’enthousiasme chez certains, il soulève des craintes quant à une remise en cause de l’État-providence. Pour ses opposants, le risque est d’aggraver les inégalités et de mettre à mal les services publics. Pourtant, dans un contexte de crise budgétaire, l’idée d’un État plus agile et économe séduit une partie de l’opinion, faisant de cette proposition un enjeu politique majeur à venir.

Thumbnail