Un gouvernement nommé en France en aout ?
Emmanuel Macron semble prêt à tourner une nouvelle page de son mandat. Selon des sources proches de l’Élysée, le président envisage de nommer un nouveau Premier ministre après le 15 août, avec l’objectif de constituer un gouvernement avant la fin du mois. Cette période marque un tournant crucial pour le chef de l’État, qui, après les récents revers politiques, promet de se conformer davantage à un rôle présidentiel gaullien, en laissant à son futur Premier ministre une réelle autonomie pour diriger le gouvernement. Cependant, certains de ses proches expriment des doutes quant à la capacité de Macron à respecter cette distance.
Le choix du prochain Premier ministre est au cœur des discussions, et tout porte à croire que la décision sera exclusivement celle du président. Cette méthode pourrait cependant s’avérer risquée, car elle pourrait réduire l’autonomie du Premier ministre, le rendant dépendant du bon vouloir du chef de l’État, et affaiblir son image publique. Un ancien membre influent de La République en Marche souligne l’importance pour Macron de suivre le processus traditionnel de consultation des présidents de groupes parlementaires, des partis politiques, et des deux chambres du Parlement. Néanmoins, à ce stade, rien n’indique que Macron s’engagera dans cette voie.
Dans les jours à venir, le président participera aux commémorations du Débarquement en Provence le 15 août, en présence de chefs d’État africains. Après cet événement, il semble déterminé à annoncer le nom du prochain Premier ministre, ce qui pourrait se faire de manière unilatérale, sans concertation apparente.
Parmi les noms qui circulent pour ce poste, ceux de Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve reviennent fréquemment. Xavier Bertrand, bien qu’ayant exprimé des doutes quant à sa nomination, reste dans la course. Bernard Cazeneuve, quant à lui, a récemment eu des échanges directs avec Macron, bien que cela ne garantisse en rien sa désignation.
La feuille de route pour obtenir une majorité parlementaire stable demeure floue. Les initiatives des partis semblent paralysées, malgré les promesses de Gabriel Attal de consulter les alliés centristes comme Horizons et le MoDem. De même, aucune avancée concrète n’a été constatée concernant les treize propositions de lois coécrites par Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.
Emmanuel Macron semble avoir pris du recul sur le volet programmatique, ne fixant qu’une seule condition : préserver les politiques économiques favorables aux entreprises et à la baisse du chômage. Un haut dirigeant du parti présidentiel met en garde contre le risque de donner l’impression que les partis ne jouent pas le jeu et n’ont rien à proposer, ce qui pourrait créer un scénario de blocage total.
Les dix prochains jours seront décisifs. Emmanuel Macron devra naviguer avec soin pour sortir de l’impasse politique qu’il a contribué à créer, tandis que les partis devront prouver aux Français qu’ils placent l’intérêt général au-dessus des calculs stratégiques en vue des élections de 2027.