Depuis la démission collective du gouvernement de Gabriel Attal le 16 juillet, les ministres ont dû jongler entre leurs responsabilités administratives et les limitations imposées par leur statut démissionnaire. Bien qu’ils soient censés se concentrer sur la gestion des affaires courantes, plusieurs décisions prises ces dernières semaines ont suscité des critiques, notamment de la part de l’opposition.
Décrets contestés et gestion des affaires courantes
Malgré leur statut limité, les membres du gouvernement ont continué à émettre des décrets dans divers domaines. Par exemple, un décret du ministère du Travail a récemment autorisé le travail consécutif sur treize jours dans certains secteurs, notamment pour les travailleurs agricoles. Cette décision a provoqué l’indignation des députés de l’opposition, qui y voient une attaque contre les droits des travailleurs.
Un autre décret a annoncé une réduction du budget de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), entraînant la suppression de 500 postes. Cette mesure a été vivement critiquée, notamment par des élus de gauche qui estiment qu’elle va au-delà des simples affaires courantes, sacrifiant ainsi la protection des mineurs.
Nominations controversées et décisions budgétaires
Le gouvernement a également procédé à des nominations, comme celle de Bérangère Couillard à la tête du Haut conseil à l’égalité. Cette nomination a été perçue comme une manoeuvre politique pour recaser des membres battus aux législatives, ce qui a alimenté la polémique sur le rôle d’un gouvernement démissionnaire.
En parallèle, des décisions budgétaires continuent d’être prises, notamment en vue de préparer le projet de loi de finances pour 2025. Cependant, ces actions soulèvent des interrogations sur la légitimité du gouvernement à prendre de telles décisions alors qu’il n’est plus en fonction.
Un avenir incertain pour les ministres
Alors que les Jeux olympiques ont retenu l’attention de nombreux ministres, d’autres ont connu un été plus calme, marqué par l’incertitude quant à leur avenir. Plusieurs d’entre eux ont déjà fait leurs cartons, préparant une transition dont les détails restent flous en raison de l’absence de clarté sur la durée de vie du gouvernement actuel.
Certains ministres, comme Dominique Faure et Patricia Mirallès, envisagent déjà la suite de leur carrière. Faure, qui a renoncé à se présenter aux prochaines législatives, pourrait rejoindre l’Agence de rénovation urbaine, tandis que Mirallès se prépare à une vie post-ministérielle marquée par des incertitudes financières.
Une situation qui interroge
Cette période d’entre-deux, où le gouvernement démissionnaire continue de prendre des décisions importantes, a suscité des débats sur les limites de son pouvoir. Des voix s’élèvent pour restreindre la durée de vie d’un tel gouvernement, tandis que d’autres s’inquiètent des impacts de décisions prises dans un cadre aussi restreint.
En somme, malgré les contraintes liées à leur statut démissionnaire, les membres du gouvernement Attal continuent d’agir sur divers fronts, soulevant des questions sur les limites de leur pouvoir et sur l’avenir politique de chacun d’eux.