Un gilet pare-balles décoré du drapeau britannique, signé par l’artiste Banksy, a été vendu aux enchères mercredi 9 octobre pour la somme de 780 000 livres (soit environ 932 000 euros) chez Sotheby’s, à Londres. L’œuvre, intitulée “Vest”, est l’un des cinq gilets créés par le graffeur en 2019 pour dénoncer l’augmentation des crimes à l’arme blanche au Royaume-Uni. Ce gilet en kevlar, fabriqué à partir d’un ancien vêtement de la police, s’est rapidement imposé comme un symbole fort après avoir été porté par le rappeur britannique Stormzy lors de sa performance marquante au festival de Glastonbury en 2019.
Lors de cet événement, Stormzy est apparu sur scène arborant le gilet, un choix qui a eu un écho immédiat tant sur le plan esthétique que politique, faisant du vêtement un objet emblématique de contestation. Estimé initialement entre 300 000 et 400 000 livres, le prix final du gilet a largement dépassé les attentes. Emma Baker, responsable des ventes d’art contemporain chez Sotheby’s, a salué cette vente en soulignant l’impact social et artistique de l’œuvre. « Comme seul Banksy peut le faire, il parvient à condenser une question sociale complexe à travers un objet flamboyant. Il ne fait aucun doute que cette œuvre est plus pertinente aujourd’hui qu’elle ne l’était lors de sa première apparition à Glastonbury », a-t-elle déclaré.
Ce gilet ne se contente pas d’être une œuvre d’art : il représente également une critique de la violence qui gangrène certaines parties du Royaume-Uni. En 2019, année de création du gilet, le pays enregistrait un taux record de crimes à l’arme blanche, notamment à Londres. Banksy, connu pour ses prises de position sur les problématiques sociétales, a voulu, avec cette série d’œuvres, attirer l’attention sur une crise qui touche particulièrement les jeunes issus des quartiers défavorisés.
La vente de “Vest” intervient dans un contexte où Banksy continue de faire la une des journaux. Le mois dernier, deux hommes ont été inculpés pour le vol de l’une de ses œuvres emblématiques, “Girl with Balloon”, dans une galerie londonienne. Ce nouveau coup d’éclat prouve que l’artiste, toujours anonyme, reste une figure incontournable