Le procès de Martin Ryan, un homme d’affaires français accusé d’espionnage en Azerbaïdjan, s’ouvrira le 6 janvier 2024, selon des informations communiquées par son père et confirmées par l’agence de presse officielle azérie APA. Cette affaire s’inscrit dans un contexte de vives tensions entre Paris et Bakou.
Arrêté début décembre 2023, Martin Ryan est soupçonné par les autorités azerbaïdjanaises d’avoir collaboré avec la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française. Des accusations catégoriquement rejetées par le gouvernement français, qui les juge infondées.
« La prochaine audience aura lieu le 6 janvier à 12 heures et sera publique », a déclaré Richard Ryan, père de l’accusé, à l’Agence France-Presse. Cette décision, prise lors d’une audience préliminaire dimanche, a également été relayée par l’APA, qui précise que des diplomates étaient présents lors de l’audience.
Martin Ryan sera jugé aux côtés d’un citoyen azerbaïdjanais, Azad Mamedli, également impliqué dans cette affaire.
Une relation franco-azerbaïdjanaise sous tension
Cette affaire judiciaire intervient alors que les relations entre la France et l’Azerbaïdjan traversent une période de forte dégradation. En cause, notamment, le soutien affiché par Paris à l’Arménie dans le conflit du Haut-Karabakh, repris par Bakou à l’issue d’une offensive éclair en septembre 2023. Cet épisode a entraîné l’exode de plus de 100 000 Arméniens.
Dans ce contexte, Bakou accuse Paris d’ingérence, tandis que les autorités françaises dénoncent des actes « arbitraires » visant leurs ressortissants en Azerbaïdjan. Depuis juillet, un autre citoyen français se voit interdit de quitter le pays, une mesure critiquée par le Quai d’Orsay.
Des précédents inquiétants
Le cas de Martin Ryan n’est pas isolé. Le 16 décembre, Théo Clerc, un graffeur français de 38 ans, a vu sa condamnation à trois ans de prison confirmée en appel pour avoir tagué un métro à Bakou. Ses co-accusés, originaires de Nouvelle-Zélande et d’Australie, ont toutefois bénéficié de peines plus clémentes, se voyant infliger de simples amendes.
Ces affaires, couplées à l’avertissement émis en septembre par la diplomatie française déconseillant à ses ressortissants de se rendre en Azerbaïdjan, illustrent la détérioration des rapports entre les deux pays.
Le procès de Martin Ryan sera suivi de près, notamment par les autorités françaises, qui continuent de contester les accusations portées contre leurs citoyens et appellent à des procès équitables.