Un découpage électoral qui favorise la gauche, selon une enquête du Canard Enchaîné

Le découpage des circonscriptions électorales en France cache des disparités importantes qui, selon une enquête du Canard Enchaîné, avantagent particulièrement la gauche. Cette révélation provient des travaux de deux spécialistes du domaine, l’ancien secrétaire d’État Alain Marleix et l’universitaire Thomas Ehrhard. Leur analyse a mis en lumière une distorsion entre le nombre d’habitants et celui des électeurs inscrits, due notamment à la présence de populations étrangères non inscrites sur les listes électorales.

D’après l’article du Canard, ce phénomène explique pourquoi des départements comme la Seine-Saint-Denis, où la population étrangère est plus importante, sont mieux représentés à l’Assemblée nationale que des départements ruraux ou faiblement peuplés. À titre d’exemple, dans la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis, une voix représente 57 421 électeurs inscrits, contre 134 805 inscrits pour une voix dans la 3e circonscription de Vendée. Ce déséquilibre, selon les auteurs de l’étude, fragilise la représentation des zones rurales.

Le Canard Enchaîné rapporte également que ces disparités démographiques, bien qu’apparemment techniques, ont des répercussions politiques importantes. En effet, elles semblent favoriser la gauche, et plus particulièrement La France insoumise (LFI). Lors des législatives de juin 2022, dans les 20 circonscriptions où le ratio d’inscrits est le plus faible, 18 ont élu des députés de la NUPES. Une situation que Marleix et Ehrhard qualifient de biais à la fois démographique et politique.

Cependant, malgré ces constats, une réforme du découpage électoral prenant en compte le nombre d’électeurs inscrits plutôt que la population totale semble peu probable en France, comme l’explique l’article. Bien que cette méthode soit utilisée dans plusieurs démocraties comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, un amendement en ce sens avait été censuré par le Conseil constitutionnel en 2010.

Hector M.