Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, appelle à renforcer l’unité du « socle commun », cette coalition gouvernementale récemment formée. Face à un paysage politique polarisé entre le Nouveau Front Populaire (NFP) et le Rassemblement National (RN), elle souligne l’urgence d’une stratégie collective et cohérente pour garantir la stabilité et répondre aux attentes des Français.
Un climat tendu mais des ambitions légitimes
Interrogée sur les tensions internes au sein du socle commun, Maud Bregeon admet qu’il est difficile de transformer rapidement des décennies d’oppositions en une collaboration fluide. « Nous avons fait le choix de l’unité le 5 septembre autour du Premier ministre, mais l’ombre de l’élection présidentielle de 2027 plane déjà », explique-t-elle. Si elle juge légitime d’avoir des ambitions, elle insiste sur la nécessité de ne pas laisser ces aspirations perturber l’action du gouvernement : « Les défis sont immenses, qu’il s’agisse de redresser les finances publiques, de lutter contre le réchauffement climatique ou de renforcer nos services publics. Nous n’avons pas le luxe de l’immobilisme. »
L’annonce récente par Laurent Wauquiez sur TF1 d’un compromis sur les pensions de retraite a suscité des irritations au sein de la majorité. Bregeon insiste sur le caractère collectif de cette avancée, visant à protéger les retraités modestes. « Ce n’est pas une victoire partisane, mais un progrès obtenu grâce au travail de tous les groupes du socle commun », rappelle-t-elle, appelant à éviter les récupérations personnelles.
Pour améliorer la cohésion, Maud Bregeon propose des solutions concrètes : multiplier les espaces de dialogue et renforcer la collaboration entre ministres et parlementaires. Elle reste persuadée que les divergences au sein de la majorité ne sont que des « nuances » et qu’elles peuvent être surmontées. « Face à la radicalité du NFP et à l’impasse du RN, les divisions au sein de notre coalition seraient incompréhensibles pour les Français », déclare-t-elle.
Un candidat unique pour 2027 ?
Maud Bregeon rejoint l’idée d’une candidature unique pour la présidentielle de 2027, avancée par Michel Barnier lors d’une réunion récente. Pour elle, c’est « le sens de l’Histoire ». L’échec de l’union, alors que la coalition a réussi à se former il y a deux mois, serait un signal incompréhensible envoyé aux électeurs.
Les législatives partielles à venir cet hiver pourraient voir plusieurs candidats du socle commun s’affronter, une situation que la porte-parole regrette. « La division mène toujours à la défaite collective. Nous devons offrir aux Français une cohérence : appartenir à une même coalition signifie arriver unis devant eux », martèle-t-elle.
Garder confiance face aux incertitudes
Quant à la possibilité d’une motion de censure en décembre, Maud Bregeon reste prudente mais optimiste. Elle appelle les députés de gauche à sortir de leur « soumission à LFI » pour éviter de donner du poids au RN dans ce contexte. « Le chaos n’est pas une fatalité. La démocratie fonctionne, et le pays n’est pas bloqué. Nous devons continuer à réformer et à avancer avec confiance », conclut-elle.
À l’heure où la France fait face à des défis complexes, Maud Bregeon exhorte l’ensemble des forces de la majorité à dépasser leurs querelles internes pour maintenir le cap et répondre aux attentes des citoyens.