Un an après l’attentat d’Arras : le cri d’alerte de la veuve de Dominique Bernard

Entrevue 1

Un an après l’assassinat tragique de Dominique Bernard, professeur de lettres à Arras, de nouveaux éléments soulignent la dangerosité de son ancien élève, Mohammed Mogouchkov, dès ses années de collège. Isabelle Bernard, la veuve de l’enseignant, s’est exprimée pour la première fois depuis les obsèques, révélant que son mari avait dès cette époque perçu chez Mogouchkov un comportement inquiétant. Dominique Bernard, attentif à la sécurité en classe, s’était souvent confié à son épouse sur la nécessité de surveiller ses propos face à cet élève. « Je ne peux pas dire tout ce que je veux », avait-il dit à son épouse, ajoutant qu’il avait malgré tout affirmé en classe : « Je suis quelqu’un de libre ».

Isabelle Bernard a confirmé que la direction du collège avait tout fait pour signaler ce comportement à risque. Cependant, malgré les précautions prises par l’Éducation nationale et la police, la radicalisation de Mogouchkov a pris une tournure tragique. Le 13 octobre 2023, à l’entrée du lycée Gambetta-Carnot, l’enseignant a été poignardé à mort par son ancien élève, un acte que la police n’a pu empêcher, malgré la connaissance des intentions de l’assaillant. Isabelle Bernard insiste cependant : « On ne peut rien reprocher à l’Éducation nationale ni aux forces de l’ordre. Un individu déterminé à tuer passe à l’acte. »

Isabelle Bernard a également souligné que son mari avait beaucoup apprécié deux des autres enfants de la fratrie Mogouchkov, décrivant la sœur comme « très douée » et le frère aîné Movsar comme « intelligent et fin ». Movsar est actuellement en détention pour n’avoir pas dénoncé un projet d’attentat.

Dimanche 13 octobre 2024, un hommage sera rendu à Dominique Bernard sur la place des Héros à Arras, en présence de plusieurs membres du gouvernement. Sa veuve a exprimé son refus de voir cet hommage récupéré politiquement. La cérémonie se voudra artistique et honorera « toutes les victimes du terrorisme ». En mémoire de son mari, un prix littéraire, portant son nom et ses valeurs humanistes, a été créé et ouvert aux élèves de 4e, 3e et 2nde de l’Arrageois.

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