Alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russie atteint son millième jour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tiré la sonnette d’alarme, avertissant qu’un arrêt de l’aide américaine pourrait sceller le sort de son pays. Lors d’une interview accordée à Fox News, il a déclaré : « S’ils coupent l’aide, je pense que nous perdrons. Nous continuerons de nous battre, mais nos ressources seules ne suffiront pas pour l’emporter, ni même pour survivre. »
Un contexte marqué par une escalade militaire
Ces déclarations interviennent alors que l’Ukraine a récemment utilisé des missiles ATACMS fournis par les États-Unis pour frapper des cibles militaires sur le territoire russe, notamment dans la région de Briansk. Ces frappes, inédites par leur portée, ont suscité une vive réaction de Moscou, qui a promis une « réponse appropriée » et élargi les conditions d’un éventuel recours à l’arme nucléaire, notamment en cas d’attaque soutenue par une puissance nucléaire.
La Russie, qui accuse les Occidentaux de chercher à provoquer une « défaite stratégique », a dénoncé cette escalade comme une « nouvelle phase de la guerre occidentale contre la Russie ». Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a critiqué l’implication des experts américains dans ces frappes et invité les Occidentaux à examiner la doctrine nucléaire russe récemment mise à jour.
L’ombre de Donald Trump et l’incertitude américaine
À Kiev, les inquiétudes montent face à l’imminence du retour au pouvoir de Donald Trump, prévu pour janvier 2025. Celui-ci s’est montré critique envers l’ampleur de l’aide américaine accordée à l’Ukraine par l’administration Biden et a promis de mettre rapidement fin au conflit, sans préciser ses intentions.
Volodymyr Zelensky a insisté sur l’importance du soutien américain et d’une unité transatlantique, appelant à ne pas céder aux discours « apocalyptiques » sur une potentielle Troisième Guerre mondiale.
Devant le Parlement ukrainien, Zelensky a reconnu que l’Ukraine pourrait devoir patienter jusqu’à l’après-Poutine pour restaurer son intégrité territoriale. « Peut-être que l’Ukraine devra survivre à une certaine personne à Moscou pour atteindre tous ses objectifs », a-t-il admis, faisant allusion au président russe.
Le chef d’État a cependant souligné que l’année 2025 sera déterminante pour l’issue du conflit. « Les moments décisifs arriveront l’année prochaine, et nous devons montrer au monde que nous sommes résilients. Cette étape définira qui l’emportera. »
Malgré les avancées russes sur plusieurs fronts et la reconnaissance implicite d’une perte temporaire de territoires occupés, Zelensky a affiché sa détermination : « L’Ukraine peut vaincre la Russie. C’est très difficile, mais nous avons la force intérieure pour y parvenir. »
Des tensions internationales exacerbées
Sur la scène internationale, les alliés de l’Ukraine, dont la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne, ont dénoncé la rhétorique « irresponsable » de Moscou. Emmanuel Macron a appelé la Russie à « la raison », soulignant ses responsabilités en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.
En parallèle, Washington a annoncé l’envoi de nouvelles armes, notamment des mines antipersonnel « non-persistantes », pour renforcer les défenses ukrainiennes.
Volodymyr Zelensky a conclu ses interventions par un appel à l’unité et à la persévérance : « La guerre décidera du destin de notre nation tout entière. Nous devons rester forts pour honorer ceux qui se sont sacrifiés. »
Alors que l’Ukraine célèbre ses mille jours de résistance face à l’invasion russe, les prochaines semaines s’annoncent cruciales. L’avenir de l’aide occidentale, les mouvements sur le terrain et les enjeux diplomatiques détermineront l’issue de cette guerre qui redessine l’ordre mondial.