Ukraine-Russie : Poutine appelle à la paix, mais impose des termes irréalisables pour Kiev
Le Kremlin se dit prêt à négocier la paix avec Kiev, mais les conditions proposées par Moscou ressemblent davantage à une capitulation de l’Ukraine. Lors d’un forum économique à Vladivostok, Vladimir Poutine a affirmé, ce jeudi, que la Russie n’a “jamais refusé” de négocier. Le président russe se montre ouvert à des pourparlers, à condition qu’ils s’appuient sur les documents discutés lors des négociations d’Istanbul en 2022, qui n’ont jamais été publiés. Moscou affirme qu’un accord avait été trouvé, mais que l’Ukraine, sous pression occidentale, l’aurait rejeté. Kiev conteste cette version.
Ce changement intervient alors que Moscou jugeait encore, il y a quelques jours, toute négociation incompatible avec l’offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk, lancée en août. Poutine réitère cependant ses exigences de juin : l’Ukraine doit renoncer à rejoindre l’OTAN et céder à la Russie quatre régions ukrainiennes ainsi que la Crimée. Des conditions que Kiev perçoit comme une reddition déguisée.
Sur le terrain, les forces russes progressent dans le Donbass à un rythme inédit depuis octobre 2023. Poutine a affirmé que les attaques ukrainiennes à Koursk visaient à disperser les forces russes, mais que celles-ci ont stabilisé la situation. Pendant ce temps, les pertes russes restent lourdes, avec un millier de soldats tués ou blessés chaque jour en août. En parallèle, l’Ukraine doit faire face à des critiques internes sur sa stratégie militaire et à des évacuations dans l’est du pays, alors que les villes de Pokrovsk et Kramatorsk sont menacées par l’avancée russe.
Malgré les appels au dialogue, le conflit continue à s’intensifier. Volodymyr Zelensky a récemment suggéré la participation d’une délégation russe à une conférence de paix, signalant un possible changement de position de l’Ukraine. Cependant, Kiev insiste toujours sur le retrait complet des forces russes, y compris de la Crimée, avant toute négociation sérieuse. En attendant, les deux pays restent plongés dans une guerre qui ne montre aucun signe d’apaisement.