Le président russe Vladimir Poutine a exprimé l’espoir que l’Occident ait pris en compte ses mises en garde concernant une éventuelle autorisation accordée à l’Ukraine de frapper en profondeur le territoire russe à l’aide d’armes occidentales. Dans une interview diffusée sur Telegram ce dimanche 27 octobre 2024, Poutine a déclaré : « Ils ne m’ont rien dit à ce sujet, j’espère qu’ils ont entendu, car bien sûr, nous devrons aussi prendre certaines décisions » en réponse.
Cette déclaration intervient alors que l’Ukraine continue de demander la permission d’utiliser les missiles fournis par les Occidentaux pour viser des cibles à l’intérieur de la Russie. Jusqu’à présent, les États-Unis ont refusé cette demande, craignant que de telles frappes ne provoquent une escalade pouvant déboucher sur un conflit direct entre la Russie et l’OTAN, deux puissances nucléaires.
En septembre dernier, Vladimir Poutine avait déjà averti que des frappes ukrainiennes sur le territoire russe avec des missiles de plus longue portée signifieraient que « les pays de l’OTAN sont en guerre contre la Russie », ce qui changerait fondamentalement la nature du conflit. Il a également accusé les pays occidentaux de préparer et de soutenir ces attaques en fournissant des armes et des renseignements à l’Ukraine, ce qui en ferait, selon Moscou, des co-belligérants.
Intensification des attaques de drones
Dans la nuit de samedi à dimanche, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir intercepté 51 drones ukrainiens au-dessus de diverses régions du territoire russe, y compris à Tambov, Belgorod, Oryol, Briansk, Lipetsk, Voronej et Koursk. Cette dernière région est le théâtre d’une offensive terrestre ukrainienne depuis le mois d’août, avec des troupes ukrainiennes contrôlant quelques centaines de kilomètres carrés de territoire russe.
Les frappes de drones ukrainiennes, souvent ciblant des infrastructures énergétiques, sont menées en réponse aux bombardements russes sur le territoire ukrainien, selon Kiev. La Russie, pour sa part, affirme détruire régulièrement des drones ukrainiens, bien que les chiffres rapportés cette fois-ci soient plus élevés que d’habitude.
Alors que le président français Emmanuel Macron avait évoqué en début d’année la nécessité de permettre à l’Ukraine de neutraliser les sites militaires russes, les États-Unis ont jusqu’à présent évité de franchir cette ligne rouge. L’Occident semble partagé entre la volonté d’apporter un soutien militaire à Kiev et la crainte d’une escalade militaire qui pourrait entraîner un affrontement direct avec la Russie.
Poutine, dans son interview, a également adressé un avertissement aux petits pays européens, leur demandant de réfléchir sérieusement aux conséquences d’une éventuelle implication plus directe dans le conflit.
La situation reste tendue alors que la guerre en Ukraine s’intensifie et que les perspectives de paix semblent de plus en plus éloignées.