Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, a relancé ce mercredi le débat sur la TVA sociale. Invité sur Franceinfo, il s’est déclaré favorable à une réforme de grande ampleur visant à alléger les cotisations sociales en augmentant des impôts comme la TVA ou la CSG. « Il faut aller beaucoup plus loin qu’un point de TVA », a-t-il insisté, jugeant insuffisante une hausse modérée qui ne rapporterait, selon lui, que huit milliards d’euros.
Un appel à un « pacte national »
Le patron de la CPME propose un transfert massif de financement du modèle social français, actuellement reposant principalement sur le travail, vers d’autres formes de fiscalité. Il évoque une somme de plus de 100 milliards d’euros pour alléger les charges pesant sur les salariés et les entreprises. Objectif : favoriser l’embauche, améliorer le pouvoir d’achat et rééquilibrer un système qu’il juge aujourd’hui déséquilibré. Il appelle à un « pacte national » impliquant tous les Français, y compris les retraités, dont il souhaiterait aligner la CSG sur celle des actifs.
Des inquiétudes sur les droits de douane américains
Amir Reza-Tofighi a également défendu les discussions en cours sur les retraites, en appelant à ne plus « faire croire qu’on pourra revenir à 62 ou 60 ans ». Il plaide pour des ajustements ciblés sur des sujets comme la pénibilité, mais surtout pour une application rapide de l’accord sur l’emploi des seniors signé en novembre dernier. Il insiste sur la nécessité d’éviter que l’assurance chômage ne serve de « pré-retraite » déguisée.
Le président de la CPME s’est en outre dit préoccupé par les tensions commerciales à venir. À l’approche de nouvelles annonces de Donald Trump sur les droits de douane, il redoute un « enchaînement » de mesures protectionnistes nuisibles à la compétitivité et aux consommateurs européens. Il appelle l’Union européenne à une réponse plus stratégique, adaptée à la réalité économique actuelle.
Enfin, Amir Reza-Tofighi a pointé du doigt les grands groupes, à l’origine selon lui des plans sociaux et des départs volontaires massifs. Les PME, affirme-t-il, ne participent pas à ces pratiques. Il appelle à une responsabilité partagée entre employeurs et salariés pour maintenir les seniors en emploi jusqu’à leur retraite.
