Le célèbre fabricant américain de boîtes alimentaires, Tupperware, a officiellement lancé une procédure de faillite ce mercredi 18 septembre 2024, après des années de difficultés financières et une perte de popularité auprès des consommateurs. Confronté à un environnement économique complexe et à une demande déclinante, le groupe a opté pour une protection sous le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, afin de permettre une restructuration et d’éviter une cessation définitive de ses activités.
Laurie Ann Goldman, PDG de Tupperware, a expliqué que l’entreprise subissait depuis plusieurs années une pression grandissante sur ses finances en raison d’un marché en constante évolution. « La meilleure solution était de se placer sous la loi de protection sur les faillites », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance de cette démarche pour donner à l’entreprise la flexibilité nécessaire à sa transformation numérique et technologique.
Un modèle de vente obsolète face aux nouveaux comportements
Fondée en 1946, Tupperware est devenue une marque iconique grâce à son modèle de vente à domicile, incarné par les fameuses « réunions Tupperware ». Durant des décennies, ces rencontres entre représentants et clients ont permis à des millions de foyers d’adopter les boîtes hermétiques révolutionnaires pour conserver la nourriture plus longtemps.
Cependant, ce modèle a été mis à mal par l’essor du commerce en ligne et la popularité croissante des services de livraison de repas, accompagnés d’une explosion des plastiques à usage unique. Tupperware a tardé à réagir aux nouvelles habitudes de consommation et à l’urgence environnementale, les consommateurs se tournant de plus en plus vers des solutions durables et écologiques.
Déjà fragilisée par des dettes importantes, l’entreprise avait réussi une première restructuration en 2020. Cependant, cela n’a pas suffi à enrayer la chute. En août 2024, Tupperware faisait état de « problèmes de liquidités importants » et doutait de sa capacité à continuer ses opérations. Dans les documents déposés auprès du tribunal des faillites du Delaware, le groupe évalue ses actifs entre 500 millions et un milliard de dollars, tandis que ses dettes pourraient atteindre jusqu’à 10 milliards de dollars.
Les ventes ont drastiquement chuté, en particulier depuis la pandémie de Covid-19. En 2022, le chiffre d’affaires s’élevait à 1,3 milliard de dollars, une baisse de 42 % par rapport à cinq ans plus tôt. Le cours de l’action Tupperware, suspendu mardi à la Bourse de New York, a dégringolé à 0,5 dollar, contre 2,55 dollars en décembre 2023.
Un avenir incertain
Malgré ces difficultés, certains observateurs estiment qu’il existe encore une chance de sauver la marque. Toutefois, revitaliser l’image de Tupperware sera un défi de taille. « Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de l’environnement, et le plastique n’est plus en vogue », commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
L’entreprise avait tenté de s’adapter en diversifiant ses canaux de distribution et en lançant des collections plus écologiques, mais ces efforts n’ont pas permis de redresser la barre. Alors que le groupe espère encore trouver un repreneur, l’avenir des légendaires réunions Tupperware semble désormais compromis.