À une semaine d’un scrutin présidentiel très serré, Donald Trump a rejeté avec insistance les accusations d’autoritarisme lancées par le camp démocrate et plusieurs de ses anciens collaborateurs, dont son ex-chef de cabinet John Kelly. Lors d’un meeting à Atlanta lundi, l’ancien président et candidat républicain a affirmé : « Je ne suis pas un nazi, je suis le contraire d’un nazi », une déclaration qui intervient après des critiques croissantes sur ses prises de position perçues comme autoritaires, voire extrêmes.
Les accusations contre Donald Trump se sont intensifiées ces derniers jours. John Kelly avait récemment soutenu que son ancien patron présentait des traits typiquement fascistes, une affirmation reprise par la candidate démocrate Kamala Harris dans un contexte où chaque camp s’efforce de mobiliser ses électeurs face aux préoccupations sociales et économiques croissantes.
Un meeting controversé à New York
La controverse s’est amplifiée après un rassemblement de Donald Trump au Madison Square Garden, où des remarques controversées ont été faites par un humoriste invité, Tony Hinchcliffe. Ce dernier a suscité un tollé en qualifiant Porto Rico, territoire américain, de « décharge flottante au milieu de l’océan », une blague qui a fait rire une partie du public mais a également provoqué de l’embarras. Kamala Harris n’a pas tardé à répondre en condamnant ces propos et en promettant une « voie nouvelle et heureuse » pour Porto Rico.
Dans une déclaration de campagne, l’entourage de Donald Trump a tenu à préciser que cette blague ne représentait pas les vues du candidat, tandis que le colistier de Harris, Tim Walz, a évoqué un « parallèle direct » avec des rassemblements pro-nazis organisés aux États-Unis dans les années 1930. La comparaison a ajouté de l’intensité à la campagne, suscitant une vive réaction de Trump, qui, selon lui, est une cible de calomnies orchestrées pour déstabiliser son électorat.
Des sujets brûlants dans la campagne
Face à ces accusations, Donald Trump a rappelé lundi les conseils de son père, qui lui aurait toujours dit : « N’utilisez jamais le mot nazi. » En dépit de cette défense, Kamala Harris et son équipe ont continué d’accentuer leur campagne en dépeignant Trump comme un danger pour la démocratie. De son côté, Harris a déclaré vouloir « protéger les droits des Américains » en faisant de la défense du droit à l’avortement un point central de son discours, dans un contexte où la question reste un sujet clivant aux États-Unis.
Alors que les électeurs de Géorgie et d’autres États pivots se préparent à voter, Trump tente de reconquérir ce terrain perdu en 2020. Cesar Viera, jeune électeur latino de 18 ans, a exprimé son soutien à l’ancien président, insistant sur ses compétences économiques : « Il est tout simplement le meilleur pour notre économie. »
Avec plus de 44 millions d’Américains ayant déjà voté de manière anticipée, le scrutin de 2024 s’annonce comme l’un des plus tendus de l’histoire récente. Alors que Kamala Harris et son colistier Tim Walz parcourent les États clés, Joe Biden, affaibli par son âge et sa faible popularité, reste à l’écart de cette campagne centrée sur la figure de Harris.
Dans cette dernière ligne droite, Harris prévoit un discours marquant, le « réquisitoire final », axé sur les valeurs démocratiques et les droits fondamentaux, soulignant que Donald Trump, âgé de 78 ans, doit également passer une évaluation cognitive.
L’issue de l’élection reste incertaine, les derniers sondages donnant les deux candidats au coude-à-coude. Cette campagne polarisée témoigne des profondes divisions qui marquent la société américaine, avec des sujets aussi variés que l’économie, le droit à l’avortement, et la stabilité institutionnelle en jeu.