Donald Trump, fraîchement élu président des États-Unis, a réaffirmé sa volonté de revoir la participation financière des membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Dans une interview accordée à NBC News, il a explicitement menacé de retirer son pays de l’alliance militaire si les alliés ne s’engageaient pas à augmenter leurs contributions.
« S’ils paient leurs factures et qu’ils nous traitent de manière juste, la réponse est tout à fait, je resterai dans l’OTAN », a déclaré Donald Trump. À l’inverse, il a confirmé qu’un retrait de l’organisation serait envisagé en cas d’absence d’efforts financiers des autres membres.
Une alliance sous pression
L’OTAN, créée en 1949, repose sur un principe de défense collective entre ses membres en cas d’agression. Mais Donald Trump, déjà critique de cette alliance lors de son premier mandat, a renouvelé ses reproches. Lors d’un récent meeting en Caroline du Sud, il a rappelé une conversation avec un dirigeant d’un pays membre de l’OTAN — dont il n’a pas révélé l’identité. « Si on ne paie pas et qu’on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ? » lui aurait demandé ce dirigeant. La réponse de Trump a été sans appel : « Non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les encouragerais à vous faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos dettes. »
Depuis des années, les présidents américains demandent aux alliés de contribuer davantage au financement de l’OTAN. Selon Maud Quessard, spécialiste de la politique étrangère américaine, cette question n’est pas nouvelle, mais Donald Trump la porte à un niveau de menace inédit.
En 2023, le Congrès américain avait adopté une loi limitant la possibilité d’un retrait unilatéral de l’OTAN sans son approbation. Mais avec la majorité républicaine obtenue lors des élections de novembre dernier, la menace de Trump prend une dimension concrète.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a rappelé que 18 des 31 membres atteindraient l’objectif de consacrer 2 % de leur PIB à la défense d’ici 2024, un engagement pris en 2014. Malgré ce « chiffre record », Stoltenberg a insisté sur le fait que certains pays avaient encore « un long chemin à parcourir ».
Des conséquences globales
La menace d’un retrait américain de l’OTAN bouleverse l’équilibre d’une alliance qui repose fortement sur la puissance militaire des États-Unis. Ce départ potentiel pourrait affaiblir la stratégie de dissuasion face à des puissances comme la Russie et réorienter l’architecture de la sécurité mondiale.
En attendant son entrée en fonction en janvier 2025, les alliés européens devront démontrer leur volonté de renforcer leurs efforts budgétaires, sous peine de voir l’alliance mise en péril.