Les tensions montent dans le camp de Donald Trump entre sa base traditionnelle “MAGA”, farouchement anti-immigration, et ses nouveaux soutiens de la Silicon Valley, surnommés les “Tech Bros”. Une querelle, déclenchée sur les réseaux sociaux à Noël, met en lumière les divisions sur la question des visas H1-B pour travailleurs étrangers qualifiés.
Elon Musk, fervent partisan de ces visas essentiels à la Silicon Valley, a soutenu Trump avec 250 millions de dollars durant la campagne. Le milliardaire, naturalisé américain, estime que l’immigration légale des talents en ingénierie est cruciale pour l’économie américaine. À l’inverse, la base “MAGA”, incarnée par des figures comme Steve Bannon, s’oppose à cette mesure, dénonçant l’impact de l’immigration sur la classe moyenne américaine.
La confrontation a dégénéré en attaques personnelles. Musk a qualifié ses opposants conservateurs de “bouffons méprisables”, tandis que Bannon a menacé “d’arracher la tête” du patron de Tesla, accusant les “Tech Bros” de ne pas comprendre la popularité de Trump auprès des classes populaires.
Malgré cette discorde, Trump a choisi son camp en défendant les visas H1-B. Ce pragmatisme, selon le politologue Donald Nieman, reflète sa priorité économique et son souhait de maintenir le soutien financier et technologique de la Silicon Valley, au risque de froisser sa base nativiste.
Le mouvement “MAGA” pourrait ainsi évoluer sous l’influence des libertariens de la tech, favorables à une immigration qualifiée et à une réduction du déficit public. Cependant, cette alliance improbable pourrait devenir un talon d’Achille pour Trump, exposant des fractures idéologiques au sein de son électorat.
Pour les experts, l’enjeu est de savoir si Trump parviendra à concilier ces intérêts divergents ou si cette division mènera à des luttes intestines susceptibles de menacer la cohésion de sa coalition. Une chose est sûre : cette querelle préfigure les défis à venir pour son prochain mandat.
