Trump et l’Ukraine : une « humiliation » pour l’Europe selon François Hollande
L’ancien président français François Hollande a vivement critiqué les intentions du président élu des États-Unis, Donald Trump, concernant le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Intervenant sur Radio J, François Hollande a mis en garde contre une potentielle « capitulation de l’Ukraine », un scénario qu’il juge « insupportable pour les Ukrainiens » et une « humiliation pour les Européens ».
Une paix en trompe-l’œil
Donald Trump a promis de résoudre le conflit ukrainien en seulement 24 heures après son investiture, mais pour François Hollande, cette ambition dissimule une réalité bien plus inquiétante. « Ce que Donald Trump dit, même avec outrance, il le réalise avec excès », a souligné l’ancien chef d’État français. Selon lui, Trump prévoit de cesser toute aide militaire à Kiev, entraînant un déséquilibre de forces sur le terrain. Lors d’une hypothétique conférence de paix, il accorderait à Vladimir Poutine le contrôle des territoires occupés depuis les offensives russes de 2014 et de 2022. « Ensuite, il dira aux Européens : ‘C’est à vous de garantir la sécurité de l’Ukraine et d’assurer sa reconstruction’, » a prédit François Hollande.
Un précédent dangereux pour l’Europe
Cette approche, estime François Hollande, ne représente pas une paix durable mais bien une capitulation, aux conséquences graves. « Laisser Vladimir Poutine profiter de la force au mépris du droit international serait insupportable pour les Ukrainiens et ferait craindre de nouvelles agressions russes dans les années à venir », a-t-il averti. Il a également évoqué l’attaque massive menée dimanche contre le réseau énergétique ukrainien, qui a fait au moins huit morts et une vingtaine de blessés, comme une tentative de la Russie d’épuiser la population ukrainienne en vue de futures négociations.
Face à cette situation, François Hollande a exhorté l’Europe, et plus particulièrement la France et l’Allemagne, à agir avec fermeté et unité. Il a notamment appelé Emmanuel Macron à adopter une position claire avec le futur gouvernement allemand, qui sera formé en février prochain, pour contrer les projets de Donald Trump. « Paris et Berlin doivent parler d’une seule voix pour faire front face à cette stratégie américaine et pour ne rien céder à la Russie », a insisté François Hollande.
Critiquant un « mauvais signal » envoyé par le chancelier Olaf Scholz, qui a récemment échangé avec Vladimir Poutine, l’ancien président français appelle à une diplomatie européenne forte et unie afin de garantir la souveraineté de l’Ukraine et la stabilité du continent.
Alors que Donald Trump s’apprête à prendre ses fonctions, l’inquiétude grandit en Europe. L’avenir de l’Ukraine, et au-delà, celui de l’ordre international, dépendront en grande partie de la capacité des alliés occidentaux à résister aux éventuelles concessions imposées par Washington.