Trump choisit Robert F. Kennedy Jr., vaccinosceptique, pour diriger la Santé aux États-Unis

Entrevue 1

Le président élu Donald Trump a annoncé qu’il nommerait Robert F. Kennedy Jr., figure controversée pour ses positions critiques envers les vaccins, à la tête du ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS). Cette décision, qui inquiète de nombreux experts de la santé publique, marque un tournant inattendu dans la politique de santé des États-Unis.

Connu pour ses positions antivaccins et ses critiques virulentes contre les grandes entreprises pharmaceutiques, Kennedy, neveu du président John F. Kennedy, prendrait en charge une agence de santé immense et influente. L’annonce de Trump, faite sur son réseau social Truth Social, a immédiatement suscité des réactions de prudence et d’inquiétude dans le milieu médical. La directrice du CDC, Dr Mandy Cohen, a exprimé sa préoccupation de voir reculer la confiance du public dans les vaccins.

Une politique de rupture annoncée

Dans une déclaration, Trump a affirmé que Kennedy mettrait fin à la « crise des maladies chroniques » et s’attaquerait aux dangers supposés des additifs alimentaires, des produits chimiques et des produits pharmaceutiques. La nomination de Kennedy intervient après son retrait de la course présidentielle en tant que candidat indépendant et son soutien à Trump en échange d’une promesse de poste au sein de l’administration.

Cette nouvelle position permettrait à Kennedy de restructurer plusieurs agences de santé, dont le CDC et la FDA, souvent critiquées pour leur manque de transparence. Kennedy souhaite également supprimer le fluorure de l’eau potable, décision controversée puisqu’elle va à l’encontre des recommandations de santé publique visant à prévenir les caries dentaires.

Le soutien de Trump et la loyauté au cœur des nominations

Outre la nomination de Kennedy, Trump a également choisi plusieurs fidèles à des postes clés : Tulsi Gabbard, ancienne élue démocrate proche de la Russie, comme directrice du renseignement ; Matt Gaetz, allié de Trump accusé de relations controversées, comme ministre de la Justice ; et Elon Musk, PDG de Tesla, à la tête d’une commission de dérégulation gouvernementale.

Le président élu souhaite éviter ce qu’il considère comme l’erreur de son premier mandat : le choix de conseillers qui se sont finalement opposés à lui. « Les choix de Trump répondent à deux critères : la loyauté et la rupture », explique Todd Belt, professeur de sciences politiques à l’Université George Washington.

Une nomination qui divise les sénateurs

La confirmation de Kennedy dépendra désormais du Sénat. Alors que certains républicains, comme le sénateur Josh Hawley, soutiennent cette nomination en affirmant qu’elle représente une opposition bienvenue aux grandes entreprises pharmaceutiques, d’autres, dont le leader de la minorité à la Chambre, Hakeem Jeffries, estiment que Kennedy n’a pas l’expérience requise pour ce poste de premier plan.

Cette nomination témoigne d’une nouvelle orientation pour l’administration Trump, visant à défier les normes de la santé publique au profit de choix dits « personnels » en matière de vaccination.

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