Trump assume les propos incendiaires de son camp : « Les Européens sont des profiteurs »

Trump assume les propos incendiaires de son camp : « Les Européens sont des profiteurs »

Les relations transatlantiques traversent une nouvelle zone de turbulences. Après la fuite explosive d’une conversation privée entre hauts responsables de l’administration Trump, dans laquelle l’Europe est qualifiée de « parasite » et de « pathétique », le président américain n’a pas cherché à calmer le jeu. Au contraire.

Une fuite qui jette un froid diplomatique

Tout part d’un échange sur l’application chiffrée Signal, dans lequel plusieurs piliers de l’entourage de Donald Trump – dont son vice-président JD Vance et son secrétaire à la Défense Pete Hegseth – discutent d’éventuelles frappes contre les rebelles houthis. Problème : un journaliste du magazine The Atlantic est ajouté par erreur à la conversation. Résultat, des messages virulents sont rendus publics : « Je déteste devoir encore sauver l’Europe », écrit Vance. « Je partage totalement ta haine du parasitisme européen », répond Hegseth. Mardi, interrogé par la presse, Donald Trump enfonce le clou : « Oui, je pense qu’ils ont été des profiteurs. » Selon lui, les Européens se reposeraient trop sur les États-Unis pour leur sécurité, notamment au sein de l’OTAN. L’Union européenne ? « Horrible avec nous », tranche-t-il.

L’Europe abasourdie, mais pas surprise

Du côté de Bruxelles, c’est la consternation. Si les ministres britanniques tentent d’atténuer l’impact de la fuite, plusieurs diplomates européens, cités par Politico, parlent de « trahison », de « mépris assumé » et d’une confiance désormais « largement entamée ». Certains rappellent pourtant que l’Europe n’est pas absente des efforts militaires. Le Royaume-Uni, par exemple, a pris part aux frappes contre les Houthis. L’ex-ministre Grant Shapps a même estimé que « certains à Washington doivent être rééduqués » sur la notion d’alliance.

Mais au-delà des mots, cette séquence illustre un virage stratégique : celui d’une Amérique en retrait, qui laisse planer un doute sur son engagement envers ses alliés. Et face à cette incertitude, l’Europe tente de reprendre la main. Un sommet sur l’Ukraine se tiendra jeudi à Paris, tandis que Bruxelles planche sur un ambitieux plan d’investissement militaire. Un diplomate européen le résume ainsi : « Il n’y a pas d’alliance sans confiance. Et aujourd’hui, la confiance n’y est plus. »

Trump assume les propos incendiaires de son camp : « Les Européens sont des profiteurs »-1