Dans une interview accordée au magazine Time, le président élu des États-Unis, Donald Trump, a exprimé sa ferme opposition à l’utilisation de missiles longue portée américains par l’Ukraine pour frapper des cibles en Russie. Tout en critiquant ces opérations, il a réaffirmé son engagement envers Kiev et appelé à une solution négociée pour mettre fin à la guerre.
« Je suis vivement opposé à l’envoi de missiles à des centaines de kilomètres à l’intérieur de la Russie. Pourquoi faisons-nous cela ? Nous ne faisons qu’intensifier cette guerre et l’aggraver », a déclaré M. Trump lors d’un entretien mené le 25 novembre, juste avant sa rencontre à Paris avec Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame. Selon des sources proches des discussions, le président élu américain aurait insisté sur l’importance d’adopter une approche stratégique pour éviter une escalade incontrôlée du conflit. Il aurait également proposé des pistes concrètes pour favoriser un cessez-le-feu, tout en garantissant la souveraineté de l’Ukraine. De son côté, M. Zelensky a souligné la nécessité pour Kiev de maintenir le soutien des États-Unis afin de résister aux agressions russes et de négocier en position de force.
Les missiles ATACMS, au centre de cette controverse, disposent d’une portée maximale de 300 kilomètres. Fournis par Washington, ils ont permis à Kiev de mener des frappes précises sur le sol russe, provoquant une vive colère au Kremlin. Ces attaques, bien qu’stratégiques, exacerbent les tensions et suscitent de vives inquiétudes quant à une éventuelle escalade globale.
Le président élu a toutefois été clair : il ne s’agit pas d’abandonner l’Ukraine. « La seule manière de parvenir à un accord, c’est de ne pas abandonner », a-t-il insisté. Donald Trump s’est engagé à trouver une issue diplomatique à ce conflit qui dure depuis près de deux ans. Sa vision s’oppose ainsi à une approche purement militaire, qu’il juge contre-productive et potentiellement dévastatrice. Cette position reflète une stratégie prudente et pragmatique, visant à maintenir l’équilibre entre le soutien à un allié en difficulté et la nécessité de prévenir une escalade incontrôlée. Elle illustre aussi la volonté de Donald Trump de reprendre la main sur la politique étrangère américaine en favorisant des solutions négociées et en évitant les impasses militaires.
De son côté, le Kremlin a réagi avec fermeté. Vladimir Poutine a menacé d’utiliser des missiles hypersoniques Orechnik, capables de porter une charge nucléaire, pour viser des centres de décision à Kiev ainsi que les pays occidentaux soutenant les frappes ukrainiennes. À la suite d’une récente attaque ukrainienne contre un aérodrome militaire russe, Moscou a promis une riposte militaire imminente, qualifiant cet acte de franchissement d’une « ligne rouge ». Malgré ces menaces, M. Trump demeure convaincu qu’une approche plus mesurée permettra d’éviter une escalade incontrôlée tout en renforçant les chances d’une issue diplomatique. Cette vision tranche avec la politique actuelle de l’administration Biden, focalisée sur un soutien militaire intensif à l’Ukraine.
Trump, « Personnalité de l’année 2024 »
Le magazine Time a désigné Donald Trump comme « Personnalité de l’année 2024 », saluant son retour spectaculaire sur le devant de la scène politique. Ce choix reflète l’impact considérable de son élection sur la scène nationale et internationale.
Fort de cette reconnaissance, M. Trump semble prêt à utiliser son influence pour réorienter la politique étrangère des États-Unis, en préservant à la fois la sécurité de ses alliés et la stabilité mondiale. « Nous devons être des artisans de paix et non des agents du chaos », a-t-il conclu dans un appel à la responsabilité des dirigeants mondiaux.