TRIBUNE – La gravité de TINA : l’Europe face au poids de la désindustrialisation
En 1712, le Britannique Thomas Newcommen développe sa machine à vapeur avec son associé Thomas Savery. Cette machine développée de façon progressive par James Watt entre 1763 et 1788, a été une étape clé dans la généralisation des machines à vapeur dans l’industrie. Ils sont à l’origine de la révolution industrielle dont un côté positif a été de réduire la pénibilité au travail mais avec comme passif la préparation de l’avènement de notre société productiviste et consumériste. Et tous ses énormes dégâts. Face à la grave problématique de l’utilisation d’énergies fossiles dans les transports, d’éminents politiques affirment que la seule option , T.I.N.A. (There Is No Alternative) est le passage aux véhicules électriques. Jusqu’à décider qu’à partir de 2035, on ne fabriquerait plus de véhicules thermiques. Ils ont donc programmé la mort du véhicule thermique et la célébration de la technologie chinoise.
Les simulations qui sont faites montrent la perte de 150 000 emplois. On voit que ce sont des régions entières en France où on a des gens qui fabriquent des composants, du diesel (aujourd’hui crit’air 2 ce qui n ‘est pas la catastrophe), qui vont devoir cesser purement et simplement leur activité : un séisme industriel s’annonce. Le bloc motopropulseur électrique d’un véhicule électrique, c’est 40 % de la valeur. Or c’est la Chine et la Corée qui produisent 80 % des batteries dans le monde. Hallucinant ! Donc on a programmé l’extinction d’une activité et l’arrivée d’une nouvelle activité au moment où cette nouvelle activité est en fait quasiment monopolisée par la Chine !
D’autre part, les administrations publiques subventionnent le passage au véhicule électrique au moment où il n’y a pas d’offre française véritablement disponible. Par conséquent, on programme une situation d’effondrement de notre industrie, d’augmentation massive des importations de Chine, en utilisant de l’argent public ! Je précise que sur les véhicules d’entrée de gamme, les véhicules chinois seront 20 à 30 % moins chers que l’offre européenne à venir. Moins cher et subventionné lorsque produits dans l ‘U.E., c’est un boulevard qui est ouvert aux fabricants chinois.
L’idée que nous allons même consolider – avant même de parler de relocalisation ou de réindustrialisation – notre position dans l’automobile est donc gravement compromise. C’est bien un nouveau cycle de désindustrialisation, avec ce qui est quand même le cœur de l’industrie manufacturière européenne qui est l’automobile. Alors que évidemment ce qu’il faut imposer aux constructeurs c’est que leurs moteurs thermiques acceptent un carburant sans émission de micro particules ni gaz à effet de serre. Que les pneus et les freins ne soient pas non plus émissifs de microparticules . Or , une voiture électrique est plus lourde, donc plus émissive de ces microparticules. Les fous ont pris le contrôle de l’asile .
Jean Marc Governatori co président Écologie au centre et élu écologiste Métropole Nice Côte d’Azur