Pendant le mois du Ramadan, qui s’est déroulé du 10 mars au 9 avril dernier, le royaume du Maroc a envoyé treize imams en mission en Europe, principalement en France, pour accompagner les musulmans marocains vivant à l’étranger. Ces imams, sélectionnés pour leur expertise religieuse, détiennent généralement des diplômes universitaires, allant jusqu’au doctorat.
Cependant, à la fin du Ramadan, les treize imams ne sont pas retournés au Maroc comme prévu, choisissant plutôt de rester en France et devenir des clandestins. Cette décision inattendue a soulevé des interrogations sur le processus de sélection des imams envoyés à l’étranger par le Maroc, ainsi que sur les mesures de sécurité pour garantir leur retour.
Cette affaire souligne les défis auxquels sont confrontés les pays qui déploient des représentants religieux à l’étranger, avec des implications potentielles sur les plans diplomatique et sécuritaire. En réponse, le ministère des Affaires religieuses du Maroc envisage de revoir ses critères de sélection, en mettant davantage l’accent sur des profils stables, notamment des imams mariés et pères de famille, pour éviter de telles désertions à l’avenir.
Parallèlement, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a instauré de nouveaux critères pour les imams exerçant en France, mettant fin à l’emploi d’imams payés par des pays étrangers. Ces critères incluent un examen de langue française, une formation sur la laïcité, et l’obligation d’un contrat de travail avec une association cultuelle pour obtenir un titre de séjour professionnel. Ces mesures visent à limiter les influences étrangères sur la pratique de l’islam en France et à renforcer le contrôle sur les imams.