Avec « Toutes pour une », en salles ce mercredi 22 janvier, la réalisatrice Houda Benyamina revisite l’univers des Trois Mousquetaires dans une version féminisée, pleine d’humour et d’audace. Après le succès de Divines, récompensé par la Caméra d’or à Cannes et plusieurs César, Benyamina s’attaque à une œuvre classique avec une approche originale. Dans ce film, Athos, Porthos et Aramis ne sont pas des hommes mais des femmes travesties, prêtes à risquer leur vie pour défendre la reine de France, en fuite et en disgrâce. Au cœur de l’intrigue se trouve Sarah, une héroïne d’Artagnan revisité, qui rejoint ce trio hors norme. Le résultat : un mélange explosif entre burlesque, satire et une critique des stéréotypes de genre.
Un cocktail audacieux de comédie et de satire
Le film ne manque pas de scènes marquantes : combats d’épée déjantés, dialogues volontairement provocateurs et séquences burlesques où les codes de la masculinité sont tournés en dérision. Entre éclats de rire et moments absurdes, Toutes pour une propose aussi une réflexion sur l’identité et la place des femmes dans un monde dominé par les hommes. Le personnage de Porthos, incarné par Déborah Lukumuena, se distingue particulièrement : avec son charisme et son sens de l’humour, elle vole la vedette. Sa performance, qui joue habilement sur les frontières entre virilité et féminité, offre au film certains de ses moments les plus mémorables. Pourtant, malgré quelques bonnes idées, le film souffre d’un rythme inégal et d’un scénario parfois décousu.
Un hommage aux mythes tout en les bouleversant
Avec cette adaptation libre et moderne, Houda Benyamina cherche à créer de nouveaux mythes et à offrir des modèles féminins puissants. À travers l’histoire de ces mousquetaires revisitées, elle célèbre des thèmes universels tels que l’amitié, le courage et la loyauté, tout en s’attaquant aux stéréotypes. Le film, qui mélange des influences allant des westerns aux films de cape et d’épée, représente une tentative audacieuse de renouveler le genre tout en y insufflant un message féministe. Si le résultat peut désarçonner par son excès et son irrévérence, Toutes pour une reste une œuvre unique qui pousse à repenser les héros et héroïnes classiques.