Tous les partis invités à Bercy : un ultime pari pour adopter le budget

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Le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, a annoncé son intention de convier l’ensemble des partis politiques représentés au Parlement à des discussions à Bercy dans les jours à venir. Cette initiative vise à favoriser l’adoption du budget 2025, enjeu crucial pour le gouvernement.

À la demande du Premier ministre François Bayrou, Éric Lombard a affirmé qu’il contactera les représentants de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que les différents groupes parlementaires, afin d’organiser des échanges constructifs. Il sera accompagné d’Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics. « Tous les élus sont légitimes », a-t-il déclaré, marquant une rupture avec son prédécesseur Antoine Armand, qui avait suscité une polémique en excluant certains partis de l’échiquier politique. La porte du ministre « restera ouverte jusqu’au 14 janvier », date du discours de politique générale du Premier ministre, et au-delà si nécessaire. Aucun ordre de préséance ne sera imposé, les rencontres étant organisées en fonction des disponibilités des participants.

Des compromis indispensables

Éric Lombard a indiqué vouloir « aménager » le projet de loi de finances initialement préparé par le gouvernement Barnier, mais censuré le 4 décembre. Il envisage des hausses d’impôts « très limitées » et des économies supplémentaires, tout en prévoyant de fixer le déficit à un niveau « un peu au-dessus de 5 % » du PIB, afin de protéger la croissance économique. À titre de comparaison, Michel Barnier visait un déficit de 6,1 % cette année et de 5 % l’an prochain. Concernant l’impôt sur le revenu, le ministre a tenu à rassurer : « Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain ». Il a confirmé que le futur budget inclura une indexation du barème sur l’inflation, évitant ainsi une augmentation du nombre de contribuables imposés.

Éric Lombard a également abordé la réforme des retraites, affirmant que les discussions « ne doivent pas alourdir le déficit de l’assurance vieillesse ». Il s’est montré confiant dans la capacité de l’Union européenne à répondre à d’éventuelles barrières douanières brandies par Donald Trump, tout en soulignant l’importance d’une réaction « très vigoureuse » si besoin.

Des critiques de l’opposition

Malgré cette ouverture, certains responsables politiques restent sceptiques. Eric Coquerel, député de La France insoumise et président de la commission des Finances, a dénoncé une « opération de communication ». Il estime que le gouvernement cherche uniquement à « changer l’emballage du papier-cadeau » sans apporter de véritables modifications au budget.

Pourtant, le ministre persiste : « Il faut trouver des compromis, c’est indispensable ». Ces négociations pourraient représenter une ultime chance pour le gouvernement de réunir une majorité parlementaire et rassurer les marchés face à l’inquiétude croissante sur les finances publiques françaises.

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