Depuis le 1er janvier 2025, Tintin, le célèbre reporter belge créé par Hergé en 1929, est tombé dans le domaine public aux États-Unis, comme l’autorise la législation américaine 95 ans après la création d’une œuvre. Cette ouverture concerne uniquement Tintin au pays des Soviets, le premier album de la série, publié en 1929. Désormais, ce titre peut être reproduit, adapté ou partagé librement sur le sol américain sans devoir verser de droits aux ayants droit, notamment à Tintinimaginatio (ex-Moulinsart SA). Toutefois, cette disposition reste cantonnée au territoire américain, tandis qu’en Europe, les droits d’auteur protègent encore l’œuvre jusqu’en 2053, conformément à la règle de 70 ans après le décès de l’auteur.
La portée de cette entrée dans le domaine public reste limitée par plusieurs facteurs. Seul le contenu original de Tintin au pays des Soviets est concerné, ce qui exclut les personnages, designs et éléments développés dans les albums ultérieurs. De plus, la marque “Tintin”, déposée par Tintinimaginatio, empêche la commercialisation de produits dérivés aux États-Unis. Les restrictions liées aux législations européennes et internationales limitent également la portée d’éventuelles adaptations, qui devraient continuer à verser des droits en dehors des États-Unis, rendant ainsi toute exploitation commerciale transatlantique complexe.
Ce basculement coïncide avec d’autres œuvres majeures tombées dans le domaine public américain, comme Popeye ou Le Bruit et la fureur de William Faulkner. Pourtant, Tintin continue de fasciner un large public. Avec plus de 270 millions d’albums vendus et une présence mondiale, la gestion stricte de ses droits par Tintinimaginatio, combinée à des initiatives éditoriales, comme la récente réédition colorisée du Lotus bleu, garantit que le jeune reporter restera une figure emblématique, bien au-delà des questions juridiques.