Thomas Portes sanctionné après ses menaces envers un député RN : « Ferme ta gueule, toi »

Entrevue 1

« Ferme ta gueule, toi. On va s’occuper de toi. » Ces mots, lancés par le député de La France Insoumise Thomas Portes à l’encontre de Philippe Lottiaux, élu du Rassemblement national, lors d’une séance houleuse à l’Assemblée nationale, lui ont valu une sanction disciplinaire.

Le mercredi 20 novembre 2024, le bureau de l’Assemblée nationale a décidé de sanctionner Thomas Portes, député de Seine-Saint-Denis, à la suite d’un incident survenu le 30 octobre dernier. Lors de cette séance de questions au gouvernement, un vif échange avait éclaté entre lui et plusieurs élus du RN.

Une altercation verbale au cœur de l’hémicycle

L’incident s’est produit alors que Nathalie Oziol, collègue de Thomas Portes chez LFI, interpellait le gouvernement sur la situation au Proche-Orient, dénonçant notamment les décisions d’Israël contre l’UNRWA à Gaza. Ses propos ont rapidement suscité des réactions virulentes des bancs du RN. Laurent Jacobelli a accusé LFI d’être les « porte-parole du Hamas », tandis que Philippe Lottiaux ajoutait : « Ce sont vos amis, les terroristes ! ».

Ces accusations ont fait éclater la colère de Thomas Portes, qui a rétorqué avec violence : « Ferme ta gueule, toi. On va s’occuper de toi. » Quelques instants plus tard, il a ajouté : « On va s’expliquer dehors, tu vas voir. »

Une sanction décidée par le bureau de l’Assemblée

Ces propos ont conduit à une procédure disciplinaire. Le bureau de l’Assemblée nationale, présidé par Yaël Braun-Pivet, a décidé à la majorité (11 voix contre 2) de sanctionner le député LFI. Thomas Portes a écopé d’un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, une mesure symbolique mais formellement notée. Par ailleurs, il perdra un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois, soit une retenue d’environ 1 483 euros.

Dans un communiqué, Yaël Braun-Pivet a rappelé que « les insultes et les menaces n’ont pas leur place dans l’hémicycle ». Sophie Pantel, députée socialiste et membre du bureau, a également souligné que « la liberté d’expression ne peut justifier de tels propos ».

Un député habitué aux controverses

Ce n’est pas la première fois que Thomas Portes se retrouve sous le feu des critiques pour son comportement. En 2023, il avait publié sur X (anciennement Twitter) une photo de lui le pied posé sur un ballon à l’effigie de l’ancien ministre du Travail Olivier Dussopt, dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites. Ce geste lui avait valu une exclusion de l’hémicycle pour 15 jours.

Plus récemment, l’été dernier, ses propos sur la délégation israélienne aux Jeux olympiques de Paris, qu’il souhaitait voir concourir sous bannière neutre comme la Russie, avaient également provoqué des plaintes et une vive indignation.

Si les élus du RN ont salué la sanction, dénonçant un « comportement de racaille » de la part de Thomas Portes, ce dernier ne semble pas prêt à changer de ton. Cet épisode reflète une nouvelle escalade des tensions à l’Assemblée nationale, où les invectives deviennent de plus en plus fréquentes entre les différents groupes parlementaires.

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