Dans un climat politique marqué par les rivalités internes, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a pris l’initiative d’inviter les députés du mouvement présidentiel à une « journée de réflexion » le 15 septembre à Tourcoing. Cet événement, axé sur « la question sociale, » vise à élaborer une nouvelle ligne politique après les récentes défaites législatives. En guise de courtoisie, Darmanin a même prévu un bus pour transporter les participants depuis la gare Lille-Flandres.
Le timing de cette invitation est révélateur des tensions au sein de Renaissance. Lors d’une réunion du bureau exécutif du parti, le « burex », les échanges ont été marqués par une série de critiques voilées entre les dirigeants du mouvement. « C’était bien tendu, » a confié un ministre après cette réunion de plus de deux heures.
Une lutte de pouvoir en cours
Le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, fait face à une contestation croissante et reste indécis quant à la date et aux modalités d’un congrès prévu avant le 30 novembre. Alors que son avenir à la tête du parti est incertain, l’ancien président des députés, Sylvain Maillard, appelle à un changement de leadership. « C’est toujours plus facile à dire quand on a soi-même été viré de son poste, » a ironisé un participant.
Gabriel Attal, présent au début de la réunion, suscite également des soupçons. Désormais, président du groupe à l’Assemblée, il est perçu comme ayant des ambitions sur le contrôle de Renaissance, une idée que l’Élysée, Darmanin, et une partie du gouvernement rejettent catégoriquement. « Le groupe et le parti sont deux objets distincts qui ne doivent pas être confondus, » a déclaré Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Divergences stratégiques
La dynamique interne du parti est également compliquée par des divergences stratégiques. Alors qu’Aurore Bergé trouve « clairement acceptable » le pacte législatif proposé par la droite de Laurent Wauquiez, Gabriel Attal plaide pour une collaboration avec les socio-démocrates. Le nouveau label « Ensemble pour la République » de Renaissance symbolise cette lutte pour l’unité, tandis que le groupe parlementaire se prépare à sa rentrée le 10 septembre au Village de Sully à Rosny-sur-Seine.
Dans ce contexte de tensions croissantes et de stratégies divergentes, le futur du parti Renaissance reste incertain. Le rassemblement de Tourcoing pourrait être un moment crucial pour redéfinir son cap politique et clarifier les ambitions de ses principaux acteurs.