Tensions entre Yaël Braun-Pivet et Olivier Faure sur la procédure de destitution de Macron
Un vif échange a éclaté sur les réseaux sociaux entre la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, au sujet de la recevabilité de la procédure de destitution d’Emmanuel Macron. Cette initiative, portée par La France insoumise (LFI) et signée par 81 députés, a divisé la gauche, notamment sur la façon dont le Bureau de l’Assemblée devait se positionner.
Olivier Faure a expliqué dans un tweet que juger recevable une résolution et accepter d’en débattre ne signifie pas la soutenir. Selon lui, cette procédure, qui requiert l’approbation des deux tiers des députés et sénateurs, n’a aucune chance d’aboutir. Faure a ajouté que le rejet de cette destitution offrirait à Macron une relégitimation qu’il ne mérite pas.
En réponse, Yaël Braun-Pivet a fermement rejeté cette position, déclarant que le Bureau de l’Assemblée ne pouvait se contenter d’être un « simple bureau d’enregistrement ». Elle a insisté sur la responsabilité de ses membres à évaluer la gravité des motifs invoqués, conformément à l’article 68 de la Constitution. Pour appuyer ses propos, elle a cité Claude Bartolone, ancien président de l’Assemblée, qui, en 2016, avait rappelé ce rôle crucial lors d’une réunion similaire.
Le texte en question reproche notamment à Emmanuel Macron son refus de nommer Lucie Castets à Matignon, malgré le fait que l’alliance de gauche ait remporté le plus grand nombre de sièges aux législatives. Cependant, au sein même du Nouveau Front Populaire (NFP), les avis divergent. Le Parti socialiste a indiqué qu’il voterait contre cette procédure, bien qu’il reconnaisse le bien-fondé de la critique de la gestion présidentielle. Les socialistes jugent la démarche vouée à l’échec, une position qui contraste avec celle des Insoumis, fermement déterminés à aller jusqu’au bout.
La présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, a quant à elle estimé que si toutes les forces d’opposition s’unissaient, cette procédure de destitution pourrait aboutir. En attendant, cette initiative met à l’épreuve l’unité de la gauche, et notamment celle du Nouveau Front Populaire. Pour Olivier Faure, la priorité de la gauche devrait se porter sur des sujets plus immédiats pour les Français, soulignant que « le pouvoir est désormais au Parlement ».
Derrière ces échanges, l’ombre de Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, plane également. Les macronistes tentent de séduire une partie de la gauche pour consolider une majorité relative et assurer une stabilité parlementaire. De leur côté, les socialistes et écologistes sont appelés à s’asseoir à la table des négociations sur des sujets comme les déserts médicaux et l’éducation, selon les déclarations récentes de Braun-Pivet.
En somme, cet épisode révèle une fracture au sein de la gauche, sur fond de défiance à l’égard d’Emmanuel Macron et de tractations pour maintenir l’équilibre politique dans l’hémicycle.